
La Chine, avec ses industries surdimensionnées et sa stratégie volontariste, couvre ses déserts, ses plateaux et ses collines agricoles à coup de gigawatts de panneaux solaires.
Dans le nord aride de la Chine, aux portes du désert de Gobi, la monotonie des étendues jaunes cède soudain la place à un quadrillage rectiligne de panneaux solaires. Sur des kilomètres, des rangées de modules sont orientées vers le ciel. Le parc s’étire jusqu’à l’horizon, couvrant les reliefs. Ici, au Ningxia, le champ de panneaux solaires atteint déjà un gigawatt de puissance. Bien plus grand, par exemple, que le parc de Cestas (300 MW), le plus puissant de France.
Le paysage ondulé bleu se répète dans l’Ouest chinois avec un gigantisme encore plus saisissant. Sur le plateau tibétain, dans la province du Qinghai, Pékin a inauguré au cœur de l’été ce que la Chine présente comme le plus vaste champ solaire jamais construit : 610 km² (la superficie de six fois Paris) et une puissance frôlant les GW à trois chiffres. L’altitude, le rayonnement intense et l’immensité des terres disponibles transforment ces régions longtemps périphériques en mers bleues.
À lire aussi2 600 km : pour transporter son électricité verte, la Chine construit une giga ligne haute tensionCes deux exemples montrent que la Chine est un pays gigantesque, avec de nombreux habitants et dont la politique solaire est volontariste, sans oublier les nombreuses centrales à charbon qu’elle continue d’exploiter. Elle a atteint en 2025, 1100 GW de capacité solaire installée, c’est trois fois ce que cumulait l’Union européenne toute entière fin 2024. En six mois, le pays a ajouté plus de panneaux que n’en comptent l’ensemble des États-Unis.
Derrière cette marée bleue d’installations se cache quand même une industrie qui, depuis deux décennies, en tirant les prix des panneaux solaires vers l’extrême bas, (les coûts des panneaux ont chuté de plus de 90 %) avec une concurrence interne féroce et du subventionnement acharné du pouvoir, tuent la concurrence étrangère et même ses propres usines.
Car cette domination crée un paradoxe : ses fabricants font face, eux aussi, à des surcapacités colossales et des pertes financières. Dans les provinces industrielles, licenciements et restructurations déferlent tandis que les panneaux continuent de sortir des usines et le rythme des vagues s’accélère.
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