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Vers une deuxième centrale nucléaire en Afrique du Sud ?

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Par Miotisoa RANDRIANARISOAPublié le 4 septembre 2025
La centrale nucléaire de Koeberg en Afrique du Sud / Image : Wikimedia - Paul Scott.

Après des années de contestations, le projet de nouvelle centrale nucléaire en Afrique du Sud a finalement obtenu son autorisation environnementale. Bonne nouvelle, donc, pour le mix énergétique du pays, dont les piliers restent encore principalement le charbon (70 %) et le pétrole (21 %).

Une deuxième centrale nucléaire verra-t-elle le jour en Afrique du Sud ? Ce n’est pas encore pour bientôt, mais le projet est désormais en bonne voie. Le 8 août dernier, le ministre sud-africain des Forêts, de la Pêche et de l’Environnement a accordé à Eskom, l’entreprise publique d’électricité, une autorisation environnementale pour la construction d’une centrale nucléaire. D’une puissance de 4 GW, l’installation se situera à Duynefontein, dans la province du Cap-Occidental, non loin de la centrale nucléaire de Koeberg, la seule opérationnelle dans le pays et sur l’ensemble du continent.

Une réussite face aux associations environnementales

Cette autorisation environnementale, Eskom l’avait déjà obtenue en 2017, mais plusieurs organismes environnementaux avaient interjeté appel. Parmi les principaux opposants, on retrouve Greenpeace Afrique, Earthlife Afrique et l’Institut pour l’environnement des communautés religieuses d’Afrique australe. Ces associations environnementales ont fondé leurs recours sur des préoccupations liées à l’accessibilité financière, aux risques environnementaux et sanitaires, et à des irrégularités de procédure. Leur objectif était ainsi d’obtenir l’annulation de l’autorisation environnementale du projet, ou à défaut, le renvoi du dossier pour étude complémentaire. Mais les recours ont finalement été rejetés.

C’est donc une victoire pour Eskom, même si la route reste encore longue. Le ministre a d’ailleurs rappelé que cette autorisation « ne dispense pas le demandeur de se conformer à toute autre exigence légale applicable ou d’obtenir des permis auprès d’autres autorités compétentes ». Plusieurs validations restent nécessaires, notamment celles du Régulateur national de l’énergie, du Régulateur national de l’énergie nucléaire, ainsi que du Département de l’eau et de l’assainissement.

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L’Afrique éprouve un intérêt grandissant pour le nucléaire

L’Afrique du Sud reste à ce jour le seul pays du continent à exploiter l’énergie nucléaire. Cette source représente à peine 5 % de sa production électrique grâce aux deux réacteurs totalisant près de 2 GW.

Mais il s’avère que depuis plusieurs années, l’intérêt africain pour l’atome grandit. En Égypte par exemple, une centrale de près de 5 GW composée de quatre réacteurs est en construction, avec une première mise en service prévue d’ici trois ans. Le Ghana compte disposer d’un parc nucléaire de 1 GW d’ici 2034, tandis que l’Ouganda vise 2 GW à l’horizon 2032 avec l’appui de Rosatom.

Il semblerait également que le continent porte un intérêt particulier pour les petits réacteurs modulaires. L’Afrique du Sud, justement, figure parmi la liste des intéressés. Dans cette technologie, le continent voit une meilleure flexibilité qui devrait favoriser la sortie de la précarité énergétique tout en décarbonant le mix largement dominé par les fossiles.

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