Le Kenya continue de miser sur les micro-réseaux solaires pour électrifier les nombreuses régions isolées du pays, et ainsi favoriser le développement du pays. Un nouvel appel d’offres lancé par Kenya Power and Lighting Company PLC et d’un montant de 133 millions d’euros devrait permettre d’électrifier huit nouvelles régions.

La société Kenya Power and Lighting Company PLC vient de lancer un appel d’offres pour l’installation et l’exploitation de plusieurs micro-réseaux électriques alimentés par des centrales photovoltaïques. Ces micro-réseaux seront destinés à des régions isolées et non raccordées au réseau électrique national, à savoir Mandera, Wajir, Garissa, Tana River, mais aussi Lamu Narok, Kilifi et enfin Kwale.

L’appel d’offres, d’un montant de 133,8 millions d’euros, porte sur le développement et la construction, mais également l’exploitation et la maintenance de ces micro-réseaux pour une durée de 7 ans. Les entreprises ont jusqu’au 26 septembre pour y répondre.

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Le mix électrique kényan dominé par les énergies renouvelables

Le Kenya se distingue par son mix électrique composé à 93,5 % d’énergies renouvelables grâce à l’utilisation massive de l’hydroélectricité (36 %) et surtout de la géothermie (44 %). Le pays profite, en effet, des spécificités géothermiques de l’immense faille tectonique de la vallée du grand Rift. Le pays aurait ainsi un potentiel géothermique de 10 000 MW. En 2018, le pays en exploitait 676 MW, faisant de lui le 8ᵉ producteur d’électricité géothermique au monde.

Néanmoins, ces 93,5 % sont en grande partie expliqués par le faible accès du pays à l’énergie. À cette heure, seulement 23 % des 46 millions d’habitants ont accès à l’électricité. D’autre part, les énergies fossiles représentent une faible part du mix énergétique global en raison du faible développement du parc automobile.

Pour accélérer le développement du pays, le gouvernement a mis en place un ambitieux programme appelé « Vision » qui vise à porter la capacité de production électrique de 2 200 MW à 15 000 MW à l’horizon 2030. Pour cela, le pays continue de compter sur la géothermie et de l’hydroélectricité, mais compte également développer l’éolien qui représente aujourd’hui 11,5 % du mix électrique, notamment grâce au parc éolien du lac de Turkana et ses 365 turbines. Deux centrales nucléaires devraient également être mises en service à partir de 2036.

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Le rôle particulier de l’énergie photovoltaïque

Avec seulement 0,8 % du mix électrique, le rôle de l’énergie solaire dans le mix électrique paraît infime au Kenya. Et pourtant, cette énergie relativement facile à mettre en œuvre a un rôle capital : elle rend l’électricité accessible à de nombreuses régions grâce à l’installation de mini-réseaux solaires déconnectés du réseau principal. Ces réseaux autonomes permettent d’alimenter des établissements publics, des pompes pour améliorer l’accès à l’eau ainsi que des millions de ménages.