La rumeur circule déjà depuis quelques mois : le prix des six nouveaux EPR2 va augmenter. Désormais, c’est le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui confirme les faits. Une mauvaise nouvelle pour la filière du nucléaire français, scrutée pour son respect des coûts et des délais.

Concernant les nouveaux chantiers de construction des EPR2, les antinucléaires attendent EDF au tournant sur deux points : le coût des travaux et le respect des délais. Le secteur du nucléaire pâtit en effet de la piètre expérience du chantier de construction de l’EPR de Flamanville, qui accuse un retard de 12 ans et l’explosion de son budget passé de 3,3 à 19,1 milliards.

Ainsi, l’annonce par le président de la République lors de son discours de Belfort en 2022 de la construction de six nouveaux EPR2 et l’étude qui suivra pour envisager huit EPR2 supplémentaires a ravivé les critiques. Et on peut dire que ça commence mal pour l’énergéticien national. Il y a quelques mois, une information du journal Les Échos affirmait que le montant initial des travaux des six nouveaux EPR2 allait être réévalué à la hausse.

Une rumeur de réévaluation du coût du chantier des EPR2 confirmée par le ministre de l’Économie

À l’occasion d’une audition parlementaire qui s’est déroulée le 5 juin 2024, Bruno Le Maire a confirmé que le coût du chantier était effectivement en cours de réévaluation. Le ministre de l’Économie ne s’est toutefois pas risqué à donner un chiffre. Selon le journal les Échos, il est question d’une augmentation de 51,7 à 67,4 milliards, étant précisé que la première estimation date de 2022.

Il faut donc s’attendre à une augmentation des coûts. Concernant le financement de ses nouveaux chantiers, EDF doit prendre une décision d’ici la fin de l’année 2024. Et pour la suite, Bruno Le Maire s’est montré très prudent quant à la possibilité d’envisager la construction de huit nouveaux réacteurs, après les six premiers déjà actés. Il a précisé qu’EDF devait déjà montrer sa capacité à construire ces six premiers EPR2 « dans de bonnes conditions, dans le respect des délais et du budget ». Autant dire que pour le budget, c’est mal parti.

Où en sont actuellement les chantiers ? Les sites ont déjà été définis puisque les nouvelles paires d’EPR2 seront implantées au sein des centrales nucléaires existantes : Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et Bugey (Ain). La première paire de réacteurs à entrer en service sera celle de Penly, pour laquelle le gouvernement vient de délivrer une autorisation environnementale qui va permettre à EDF de lancer les travaux.