L’accord entre EDF et le gouvernement sur le tarif du mégawattheure (MWh) d’électricité nucléaire est-il déjà caduc ? Quelques mois seulement après l’annonce de celui-ci, EDF peine à signer des contrats pour cause de tarif trop élevé par rapport à la réalité du marché. 

En novembre dernier, après des mois d’âpres négociations, Bruno Le Maire annonçait avec assurance que le tarif de l’électricité nucléaire, à la sortie de l’ARENH, avait enfin été fixé aux alentours de 70 €/MWh. Selon le ministre de l’Économie, cet accord devait permettre à l’électricien de « rentrer dans le XXIe siècle ». Seulement voilà, quelques semaines plus tard, tout se complique, car EDF n’arrive pas à signer de contrats de fourniture d’électricité. pour les années à venir.

L’ARENH, c’est quoi ?

L’ARENH, ou accès régulé au nucléaire histoire, est un dispositif mis en place en 2012 qui visait à contraindre EDF à vendre chaque année 100 TWh d’électricité nucléaire aux fournisseurs alternatifs au tarif de 42 €/MWh. Ce dispositif a souvent été critiqué notamment à cause d’un tarif trop bas, ne permettant pas à EDF d’entretenir les centrales et de renouveler ses dispositifs de production.

Lorsque le tarif de 70 €/MWh a été fixé, en novembre dernier, les tarifs d’électricité pour 2026 étaient annoncés aux alentours de 100 €/MWh. Compte tenu de ces prévisions, il semblerait qu’EDF n’ait pas considéré que le prix puisse descendre sous la barre des 70 €/MWh. Pourtant, depuis, le CAL-26 (contrat d’achat d’électricité pour une livraison future, ici en 2026) est descendu jusqu’à 57,50 €/MWh tandis que le CAL-27 (prix pour 2027) s’est négocié aux alentours de 64 €/MWh. Face à cette situation, les potentiels clients d’EDF exigent des tarifs au MWh inférieurs au prix de réserve d’EDF.

Trouver un nouvel accord ?

Face à ce constat, le gouvernement français envisage déjà de modifier les termes de l’accord sur le tarif de l’électricité nucléaire, et considère la possible mise en place d’un prix plancher. Selon ce principe, qui avait précédemment été refusé par EDF, un tarif de base serait fixé. Lorsque le MWh est vendu à un prix supérieur à ce tarif, l’État empoche la différence, tandis qu’il paie à EDF un complément en cas de prix inférieur au tarif fixé.

Il se murmure que le gouvernement se laisse jusqu’à l’été avant de prendre une décision. En attendant, il pourrait retirer de la loi sur la souveraineté énergétique le chapitre concernant la régulation des prix.

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