En Allemagne, une maison a été entièrement détruite par l’explosion d’une batterie domestique de 30 kWh. Si l’incident n’a pas fait de victime, il met en exergue le potentiel danger que représentent les batteries au lithium, dont les incendies sont très difficiles à maîtriser.

Il a eu de la chance. Le propriétaire d’un pavillon dans la ville de Lauterbach, en Allemagne, s’en sort avec quelques blessures légères après l’explosion de sa batterie de stockage de 30 kWh. Installée au sous-sol, cette batterie de type LFP aurait commencé à produire de la fumée, alertant des personnes aux environs. La batterie a fini par exploser, provoquant l’effondrement partiel de l’un des murs de la maison. Celle-ci est désormais inhabitable et les dégâts sont estimés à plus de 100 000 euros.

Pour l’heure, les causes de l’explosion n’ont pas encore été déterminées. Mais il ne s’agit pas d’un cas isolé : en l’espace de quelques semaines, plusieurs incendies déclenchés par des batteries se sont multipliés en Allemagne et même un peu partout dans le monde. Outre cet incident, on dénombre une demi-douzaine de cas depuis la fin du mois de septembre en Autriche et en Allemagne. Du côté de la Martinique, c’est la batterie d’un parc photovoltaïque de 1,3 MWc qui a récemment pris feu. En France métropolitaine, des batteries de véhicules électriques se sont également embrasées, le 24 octobre dernier, dans les locaux de l’IUT de Nîmes.

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Les incendies de batteries au lithium, peu fréquents mais dévastateurs

Les incendies générés par des batteries au lithium ne sont pas particulièrement fréquents, mais ils sont, en revanche, très dangereux du fait de la composition chimique des batteries. À l’origine de ces incidents, on peut retrouver un choc violent, un court-circuit, une surchauffe ou un défaut de fabrication. Cela peut entraîner une réaction de l’électrolyte présent dans une des cellules de la batterie, générant des gaz inflammables et de l’oxygène qui, à leur tour, provoquent une combustion immédiate. Ensuite, le feu se propage de cellule en cellule et peut parfois atteindre plus de 1000 degrés.

Pour éteindre ce type d’incendie, aucune solution miracle. Il faut bien souvent arroser pendant de longues heures la batterie pour provoquer son refroidissement et ainsi interrompre la réaction en chaîne. Récemment, le directeur du service incendie de la ville de Warwich, au Canada, indiquait  dans une interview à la chaîne Radio-Canada qu’il fallait en général entre 2 000 et 4 000 litres d’eau pour éteindre un feu de voiture thermique, mais qu’il fallait jusqu’à 40 000 litres pour éteindre le feu d’une voiture électrique ou hybride. D’autres techniques sont développées pour accélérer l’extinction de ce type d’incendie avec l’utilisation de couvertures thermiques, ou le déplacement de la batterie dans un contenant rempli d’eau.