L’esquisse du plan qui fixera le cap à suivre en matière d’énergie pour les prochaines décennies en France vient d’être publiée par le ministère de la transition écologique. Un projet de PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) parfois jugé décevant, mais qui doit encore être longuement discuté avant d’être ratifié.

Réduire de 35% notre consommation d’énergies fossiles, de 30% nos émissions de gaz à effet de serre et augmenter de 50% la capacité de production d’électricité renouvelable d’ici 2028. La France à moins d’une décennie pour atteindre ces objectifs. Pour y parvenir, elle doit s’accorder sur une PPE, programmation pluriannuelle de l’énergie. Un premier texte a été publié le 25 janvier par le ministère de la Transition écologique. Il sera soumis à l’avis des différentes instances et passera l’étape de la consultation publique avant d’être validé par décret.

Ambitions revues à la baisse

Parmi les sujets les plus attendus du PPE : la baisse de la part du nucléaire dans le mix énergétique national. Il fera l’objet d’intenses débats puisque l’état veut revoir à la baisse ses ambitions. Au départ fixé à 2025, l’objectif de reculer à 50% la part du nucléaire dans notre production électrique est désormais repoussé à 2035. Le cap original été jugé « irréaliste » par le gouvernement. Le PPE risque également de frustrer sur l’objectif de réduction de la consommation d’énergie d’ici 2030. Un recul fixé à 20% en 2015 et qui n’est plus que de 17% dans le document. Il propose cependant de fermer les dernières centrales à charbon d’ici 2022 ainsi que 14 des 58 réacteurs nucléaires d’ici 2035.

Plus d’un million de voitures électriques

Si la consommation d’électricité doit baisser, elle devra composer avec un cap qui peut paraître contradictoire : celui de l’augmentation du nombre de véhicules électriques. Le gouvernement souhaite en effet voir 1,2 millions de voitures électriques et hybride rechargeables en circulation en 2023, alimentés par plus de 100.000 points de charge publics.

Des chauffages moins polluants

La feuille de route prévoit également de verdir les systèmes de chauffage des ménages. En ligne de mire : les chauffages au charbon et fioul. D’ici 2023, 10.000 des 20.000 dispositifs fonctionnant au charbon devront être supprimés en même temps qu’un tiers des chaudières au fioul (1 million sur les 3,5 millions actuellement installées). Des chauffages qui devront être remplacés par des chaudières à gaz à très haute performance et des installations renouvelables. Après jugement de l’Autorité environnementale, le PPE sera donc soumis à l’avis du public. Vous pourrez prochainement vous exprimer à travers une plateforme sur internet.