Y aura-t-il vraiment des éoliennes, au large de l’île d’Oléron ? C’est à se demander, tant les entreprises font défaut pour répondre à l’appel d’offre AO7. Une situation qui témoigne de l’instabilité actuelle autour de l’éolien.
Le projet de parc éolien au large de l’île d’Oléron semble être dans une mauvaise posture. Issu de l’appel d’offre AO7, il semble que 8 de ses 9 candidats présélectionnés en 2023 se soient désistés, selon les informations de La Tribune. Le fait qu’il ne reste qu’un seul candidat met à mal le principe de mise en concurrence. De plus, si le candidat restant ne parvient pas à remplir tous les critères, le projet n’aboutira tout simplement pas. Le préfet de Charente-Maritime a reconnu que le prix plafond de l’électricité de l’appel d’offre (100 € par mégawattheure) n’était pas assez attractif. Néanmoins, il a tenu un discours rassurant en expliquant que si l’appel d’offre venait à échouer, une procédure accélérée pourrait prendre le relais.
Pour rappel, ce projet éolien offshore est le plus éloigné des côtes françaises avec une distance minimale de 39 km. D’une puissance totale avoisinant 1000 MW, il devrait comporter entre 40 et 72 éoliennes sur une surface totale retenue de 180 km². Après un lancement en 2022 et une présélection de candidats, le cahier des charges final avait été publié en décembre 2024 pour une remise des offres prévue début avril 2025. Désormais, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) serait en train d’analyser la ou les offres qu’elle a reçues. Le verdict est attendu pour le courant de l’année 2025.
La situation de l’appel d’offre AO7 n’est pas tout à fait nouvelle. Certes, le climat d’incertitude politique actuel autour du développement des énergies renouvelables joue sans doute un rôle, mais le problème est plus ancien que cela. Déjà, en 2024, l’appel d’offre Bretagne-sud avait vu 4 de ses 10 candidats présélectionnés se désister, y compris le lauréat de l’appel d’offre.
Si, pour le parc d’Oléron, la situation est pire, c’est en partie à cause des difficultés techniques de ce projet, et en particulier sa profondeur. Ainsi, celle-ci a été estimée à environ 60 mètres. On est donc loin des 12 à 25 mètres de profondeur du parc de Saint-Nazaire, ou des 30 mètres de moyenne du parc de Saint-Brieuc. Il y aurait également eu des incertitudes sur la zone d’implantation possible des éoliennes, pendant les phases de dialogue, rendant possible une absence d’accord ultérieur avec RTE. De manière plus générale, la complexité du montage contractuel et financier des appels d’offres sur l’éolien offshore est souvent pointée du doigt. L’ensemble de ces éléments participe à la difficulté, pour les entreprises concernées, d’atteindre des garanties financières suffisantes à la poursuite du projet.
À lire aussiÉolien en mer : la carte des parcs et projets en FranceLa suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Ne ratez plus les dernières actualités énergetiques
S'inscrire gratuitement