Selon une étude récente du cabinet d’analyses Wood Mackenzie, la capacité solaire mondiale nouvellement installée en 2023 est en passe d’atteindre un pic à 270 GW. Cette augmentation représente une croissance de 33 % par rapport à l’année précédente. Selon les projections, cette progression serait la plus significative observée sur la décennie 2022-2032.

Dans son rapport, Wood Mackenzie met en lumière la Chine, l’Europe et l’Amérique du Nord, les pionniers incontestés de cette révolution verte. D’autres régions, telles que l’Afrique, l’Amérique latine et le Moyen-Orient, bien que progressant, apportent une contribution plus discrète à la croissance photovoltaïque globale.

La Chine continue d’imposer sa suprématie dans le domaine de l’énergie solaire. Non seulement elle se distingue par sa puissance installée, mais elle règne également sur le marché mondial du solaire. Selon les prévisions de Wood Mackenzie, cette domination chinoise dans la fabrication de produits photovoltaïques ne devrait pas faiblir au cours des cinq prochaines années.

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De son côté, l’Europe affiche aussi des croissances notables, mais pourrait voir son élan ralenti par des facteurs économiques tels que l’inflation et la montée des taux d’intérêt. Au sein de ce continent, le Royaume-Uni se démarque particulièrement, connaissant un essor significatif dans le secteur du solaire résidentiel. Par ailleurs, la Roumanie attire l’attention avec une croissance fulgurante de 112 % par rapport à l’année dernière. Une hausse stimulée en grande partie par un généreux programme de subvention de 610 millions de dollars.

Pour sa part, l’industrie solaire américaine affiche également des signes prometteurs. Wood Mackenzie anticipe une croissance impressionnante de 39 % pour cette année, comparativement à l’année précédente.

Pourquoi une telle croissance du photovoltaïque ?

Plusieurs facteurs contribuent à cette hausse. Au cœur de cette dynamique, le soutien politique accru et les inquiétudes grandissantes autour de la sécurité énergétique jouent un rôle prépondérant. Ces éléments semblent même éclipser les obstacles tels que les coûts d’investissement croissants et les défis liés à la chaîne d’approvisionnement.

Face à la flambée des tarifs de l’électricité, conséquence directe de la crise énergétique mondiale, les gouvernements, surtout en Europe, ont été incités à reconsidérer leur dépendance aux combustibles fossiles importés. Dans cette quête d’autonomie énergétique, le solaire photovoltaïque est apparu comme une solution de choix, notamment pour les installations résidentielles et commerciales. Ces dernières, par leur capacité à être déployées rapidement, répondent à l’urgence d’une transition vers des sources d’énergie moins carbonées.

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Un autre élément à la source de cette croissance est la chute spectaculaire des coûts du polysilicium, composant essentiel des panneaux solaires. Pour mettre en perspective, entre février et juillet de cette année, le coût de ce matériau a chuté radicalement, passant de 31 $ A un modeste 8,5 $/kg.

Enfin, il convient de souligner les projets solaires qui, après avoir été retardés, ont finalement été connectés aux réseaux publics. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, par exemple, de nombreux projets reportés ont été mis en service cette année, contribuant ainsi à l’essor global du secteur photovoltaïque. Dans leur rapport, les experts de Wood Mackenzie estiment que cette croissance du solaire va continuer à s’accélérer au cours des prochaines années. Ils prévoient même que la capacité solaire mondiale pourrait bien franchir le seuil des 330 GW par an vers 2032.