L’hiver approche et le prix du tarif réglementé de vente (TRV) de l’électricité a augmenté de 25 % depuis le début de l’année. Il est temps de faire le point sur les astuces permettant de passer la saison hivernale sans faire flamber sa facture d’électricité.

1 – Privilégier les abonnements de type heures pleines / heures creuses

Pour contenir le montant de sa facture d’électricité, il est possible de se tourner vers des offres tarifaires spécifiques qui permettent de faire des économies. Si l’option « heures pleines / heures creuses » est la plus connue, elle n’est pas nécessairement la plus avantageuse. D’autres offres permettent de payer encore moins cher durant certaines heures de faible demande ou à d’autres périodes tarifaires.

➡️ L’option HP/HC

Une option tarifaire « HP/HC » (heures pleines / heures creuses) est proposée par tous les fournisseurs. Alors que le tarif « base » consiste en un tarif fixe que soit le moment de la journée et de la nuit, il peut être intéressant de lui préférer l’option HP/HC. Avec ce tarif, vous bénéficiez d’un prix préférentiel pendant 8 heures par jour, généralement la nuit, entre 22 h et 6 h. En contrepartie, le prix de l’abonnement ainsi que celui du kWh en heures pleines sont plus élevés qu’avec le tarif base. Par exemple, avec un contrat souscrit chez EDF au tarif réglementé de vente (TRV), les prix sont les suivants :

Ce tarif peut être l’occasion de faire des économies. Pour cela, il est indispensable d’optimiser ses usages en reportant le fonctionnement de tous les équipements énergivores pendant les heures creuses : ballon d’eau chaude, machine à laver, sèche-linge, lave-vaisselle, pompe à chaleur, recharge de voiture électrique, etc. Pour savoir si l’option HP/HC est adaptée à vos usages, vous pouvez faire une simulation en ligne gratuitement sur le site du médiateur de l’énergie.

À savoir : avec les compteurs Linky, la plage des heures creuses est attribuée par ENEDIS de façon aléatoire. Vous n’aurez donc pas forcément la même que vos voisins par exemple.

➡️ L’option Tempo

L’offre Tempo fait partie du tarif réglementé de vente, et est proposée uniquement par le fournisseur historique EDF. Elle permet aux consommateurs de faire baisser le montant de leur facture d’électricité, dès lors qu’ils maitrisent bien les subtilités de ce tarif. En pratique, l’année est répartie en trois périodes (correspondant globalement à la saison froide, chaude et mi-saison) et chaque jour comprend des heures creuses et des heures pleines. Voici les prix en vigueur :

À l’exception des jours rouges en HP, tous les autres tarifs sont plus avantageux que les tarifs classiques, que ce soit en base ou en HP/HC. Mais le prix des jours rouges en HP représente plus du triple des tarifs classiques. Il est donc indispensable d’avoir une parfaite maîtrise de l’offre Tempo pour réaliser des économies. Pendant les heures pleines des jours rouges, il faut absolument éviter d’utiliser les appareils électriques les plus énergivores : radiateurs, lave-linge, sèche-linge, etc. Ce tarif est destiné aux ménages qui disposent d’un mode de chauffage alternatif (insert bois par exemple) qui peut prendre le relais pendant les 22 jours rouges de l’année.

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2 – Vérifier que la puissance souscrite est adaptée à ses besoins

Une autre astuce peut conduire à baisser votre facture d’électricité… sans moins consommer. Il s’agit d’une simple vérification de la puissance souscrite. Il peut être intéressant de s’assurer qu’elle est toujours cohérente avec vos besoins. En effet, le prix de l’abonnement mensuel augmente selon la puissance souscrite. Si une puissance souscrite trop faible se remarque rapidement (le compteur disjoncte), ce n’est pas le cas d’une puissance souscrite trop élevée. Sans le savoir, vous payez peut-être plus cher votre facture d’électricité en raison d’une puissance souscrite supérieure à vos besoins.

Plusieurs outils en ligne gratuits vous permettent de vérifier si la puissance souscrite de votre logement est adaptée. Plus simplement, vous pouvez contacter votre fournisseur actuel pour faire le point à ce sujet. Votre espace client en ligne sur le site de votre opérateur peut également vous donner l’information.

3 – Changer de chauffage pour un modèle plus économique

Selon l’ADEME, l’énergie consacrée au logement représente en moyenne 1 720 euros par an en moyenne pour un ménage. Et le chauffage représente 66 % du montant total. Pour faire des économies, il est donc utile de se pencher sur ce poste. Si vous êtes équipés de radiateurs électriques anciens, il est urgent de les remplacer. Vous pouvez investir dans des équipements plus modernes : radiateur à inertie sèche ou fluide, modèles à rayonnement. Les versions récentes n’ont rien à voir avec les « grilles pains » d’antan.

Si vous voulez rester sur un chauffage électrique, vous pouvez aussi vous orienter vers une pompe à chaleur. Performant et économique, cet équipement nécessite toutefois d’être correctement dimensionné pour vous garantir une température confortable pendant tout l’hiver. Vous devez donc passer par un professionnel.

L’achat d’une pompe à chaleur peut également donner lieu à des aides : certificats d’économie d’énergie (CEE), prime coup de pouce chauffage, Ma Prime Rénov’, etc. Renseignez-vous sur le site du service public France Rénov’. Si vous envisagez de quitter le chauffage électrique pour une chaudière à gaz ou fioul : mauvaise idée. Outre leur coût élevé à l’achat, leur impact et carbone considérable et l’absence totale d’aides, le chauffage au gaz est interdit dans les constructions neuves depuis janvier 2022 et les modèles au fioul ne peuvent plus être installés depuis juillet 2022.

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4 – Vérifier l’isolation thermique de votre logement

Le chauffage va de pair avec l’isolation. Dans une habitation mal isolée, plus de la moitié de ce que vous dépensez en chauffage est inutilement gaspillé. Vous dépensez plus d’argent pour chauffer le jardin, la rue ou vos voisins que votre propre logement ! Il peut donc être intéressant d’envisager des travaux d’isolation (murs, plancher, combles). N’hésitez pas à réaliser des devis gratuitement auprès de sociétés spécialisées en rénovation énergétique de bonne réputation (attention aux arnaques courantes dans ce secteur). Vous pouvez obtenir de premières estimations en quelques minutes, sans vous déplacer. Des aides conséquentes existent, elles peuvent couvrir près de la moitié des frais d’isolation selon vos ressources.

5 – Envisager l’utilisation d’un mode de chauffage complémentaire moins coûteux

Pour faire baisser la facture d’énergie, vous pouvez vous orienter vers un mode de chauffage complémentaire. Investir dans un insert au bois ou un poêle à pellets peut être une bonne idée. Évidemment, vous devrez acheter du bois ou des pellets et les prix sont en forte augmentation ces dernières années. Toutefois, selon l’analyse du site Pic Bleu actualisée en octobre 2023 :

  • le chauffage à l’électricité revient à 22,76 centimes/kWh (prix au 1/8/2023 au tarif réglementé de vente (TRV) option base avec une puissance de 6 kVA) ;
  • Le bois bûche revient à 7,15 centimes/kWh ;
  • les granulés de bois (en vrac ou en sac) coûtent entre 11,06 et 11,67 centimes/kWh.

Selon ces informations, il est donc intéressant de compléter son mode de chauffage électrique par un appareil au bois. Et si vous avez choisi un contrat Tempo avec EDF, il est même indispensable d’être équipé d’un autre mode de chauffage que l’électrique pendant les 22 jours rouges annuels.

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6 – Réduire sa consommation en adoptant les bons gestes au quotidien

Certaines habitudes permettent, dans une moindre mesure, de réduire sa consommation d’électricité. Ils ne demandent aucun investissement financier, contrairement à l’isolation et au changement de mode de chauffage, et son applicable immédiatement.

➡️ Limiter la veille des appareils

Il est possible de réduire légèrement sa consommation d’énergie en éteignant les appareils qui restent en veille : le téléviseur, l’ordinateur, la box internet, le gros électroménager, etc, surtout s’ils sont anciens (les appareils récents ont une veille dont la consommation est réglementairement très faible). Il est possible d’installer des multiprises pour éteindre plusieurs appareils en même temps. Pensez à éteindre votre box internet la nuit si cela est possible (absence de domotique, d’objets connectés…). Ce sont les conseils délivrés par l’ADEME, qui rappelle qu’éteindre ses appareils au lieu de les laisser en veille permettrait d’économiser jusqu’à 10 % sur nos factures.

➡️ Occulter les ouvertures la nuit

En hiver, il est important de fermer les volets la nuit pour conserver au maximum la chaleur dans le logement. Vous pouvez également installer des rideaux doublés devant les fenêtres. C’est toutefois moins indispensable si vous avez des fenêtres avec des doubles vitrages qui isolent mieux du froid.

➡️ Maîtriser la température du chauffage

C’est l’action qui a le plus d’impact sur votre consommation. Baisser la température de consigne de son mode de chauffage permet de réaliser d’importantes économies d’électricité. Concrètement, il s’agit de régler son thermostat à 19 °C et de rappeler que le fait de baisser son chauffage d’un degré permettait de faire 7 % d’économies d’énergie sur l’année. Si votre système de chauffage n’est pas équipé d’un thermostat, vous pouvez certainement le commuter sur un mode « éco » (sur les convecteurs, par exemple).

➡️ Aérer quotidiennement

Une autre pratique simple à mettre en œuvre consiste à aérer le logement tous les jours pendant 10 minutes. Il peut sembler contre-productif d’ouvrir les fenêtres alors qu’il fait très froid dehors. Pourtant, cela permet de chauffer plus efficacement votre intérieur. En effet, confiner son intérieur augmente le taux d’humidité, notamment dû à la respiration humaine. Cette humidité va amoindrir les capacités du chauffage puisque les radiateurs vont devoir sécher les lieux avant de pouvoir chauffer. Rappelez-vous que le phénomène d’évaporation de l’eau consomme naturellement beaucoup d’énergie. Le fait d’aérer quotidiennement permet d’évacuer l’humidité et ensuite de chauffer plus efficacement, en plus d’améliorer la qualité de l’air intérieur.