La France continue de s’armer pour assurer sa transition énergétique, notamment en matière de terres rares. Dernier exemple en date : une nouvelle ligne de production de néodyme et de praséodyme issus du recyclage de métaux et destinés aux aimants permanents, à La Rochelle.
Le chimiste belge Solvay a décidé de rapprocher le destin de son usine « Rhodia Opérations La Rochelle » de son glorieux passé, grâce à l’inauguration d’une nouvelle ligne de traitement de terres rares nécessaire aux aimants permanents. Créé en 1948, sous le nom de Société française des terres rares, le site de La Rochelle est longtemps resté le premier producteur mondial de terres rares, en produisant notamment du mischmétal, un alliage de différentes terres rares destiné à la fabrication de pierres à briquet.
Toujours située sur le port industriel de Chef-en-Baie, la nouvelle ligne de production devrait, cette fois, permettre la production de néodyme et de praséodyme, deux matériaux indispensables à la fabrication des aimants permanents largement utilisés dans les voitures électriques. En fonction des résultats de cette nouvelle ligne, Solvay pourrait investir plus de 100 millions d’euros pour y produire jusqu’à 30 % de la demande européenne.
À l’heure actuelle, 92 % de ces matériaux indispensables à certains moteurs et générateurs électriques (dits à aimants permanents) sont produits en Chine, une situation qui rend l’Europe très dépendante à la Chine. Dans une volonté de gagner en indépendance et en souveraineté, l’heure est à la relocalisation de la production de certains éléments critiques, en particulier en France.
Ainsi, cette inauguration fait écho au début de la construction de l’usine Caremag, dans les Pyrénées-Atlantiques. Porté par l’entreprise Carester, ce projet industriel est également destiné à permettre la production européenne de terres rares grâce à des filières de recyclage. Le site de Caremag devrait produire du néodyme et du praséodyme, comme La Rochelle, mais également de l’oxyde de dysprosium et de terbium, pour atteindre jusqu’à 15 % de la production mondiale. En parallèle, plusieurs sites de production de panneaux photovoltaïques sont dans les cartons, dont la gigafactory CARBON, dont le permis de construire a été validé à Fos-sur-Mer. Face aux ambitieux objectifs de la PPE3, en matière d’énergies renouvelables, la réussite de ces projets apparaît plus décisive que jamais.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Ne ratez plus les dernières actualités énergetiques
S'inscrire gratuitement