AccueilSolaireLimiter les prix négatifs malgré la hausse du solaire et de l'éolien : l'Allemagne aurait trouvé une solution

Limiter les prix négatifs malgré la hausse du solaire et de l'éolien : l'Allemagne aurait trouvé une solution

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 8 septembre 2025
Illustration : Getty, modifiée par RE.

Le développement des énergies renouvelables entraîne une hausse considérable des prix négatifs dans toute l’Europe. L’Allemagne a peut-être trouvé la parade, au détriment des propriétaires de systèmes de stockage d’énergie par batterie. 

En matière de production et de consommation d’électricité, l’année 2025 semble se passer sans encombre, du moins pour le moment. Dans son rapport semestriel, le gestionnaire de réseau français RTE a indiqué que la demande en électricité était restée très stable par rapport au premier semestre 2024, avec 230,8 TWh d’électricité consommée contre 230,2 TWh l’année précédente. Côté production, la part des filières bas-carbone s’est maintenue proche des 95 %, en augmentation de 0,4 % par rapport à l’année précédente.

Acteur majeur de cette situation, le solaire a fortement progressé comparé à 2024 avec +28,8 % par rapport au premier semestre 2024, ce qui représente 3,5 TWh supplémentaires de produit. Néanmoins, cette situation pose problème sur un point : la multiplication des prix négatifs. Au premier semestre, RTE a enregistré près de 363 heures de prix négatifs, soit 2 heures de plus que sur l’ensemble de l’année 2024 ! Cette situation n’est pas exclusive à la France, puisque le nombre d’heures à prix négatif a également dépassé les 300 dans plusieurs pays européens, à savoir l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, la Finlande et le Danemark.

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L’Allemagne semble avoir trouvé la parade

Outre-Rhin, on a peut-être trouvé la solution à cette situation. Déjà, en 2024, une loi sur les énergies renouvelables prévoyait la suspension de rémunération pour les installations de plus de 400 kWc à partir de trois heures de prix négatifs sans interruption. Néanmoins, cette loi n’est pas suffisante, car plus de 50 % des installations solaires affichent une puissance inférieure à 100 kWc, et sont soumises à une obligation d’achat. Elles injectent ainsi de l’électricité de manière incontrôlée sur le réseau.

Pour pallier cette situation, une nouvelle loi est appliquée depuis le début de l’année : la Solarspitzengesetz, ou « loi sur les pics de production solaire ». Cette loi indique que les installations de moins de 100 kWc ne recevront pas de rémunération quand les prix sont négatifs. Seules les installations de moins de 2 kWc, ce qui correspond aux installations pour particuliers, ne sont pas concernées pour le moment. Il semblerait d’ailleurs que cette modification porte ses fruits, puisque l’Allemagne a enregistré 141 heures à prix négatifs en juin, mais seulement 12 en juillet.

Seul défaut de cette solution : elle met à mal les revenus des systèmes de stockage d’énergie par batterie, dont le modèle économique repose principalement sur l’achat d’électricité lors des périodes de surproduction pour la revendre lorsque la situation est stabilisée. L’enjeu de cette mesure consiste à trouver l’équilibre entre la réduction immédiate des prix négatifs et le développement d’une filière de stockage.

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