Le think tank anglais Ember a rendu public son troisième examen annuel de l’électricité mondiale. C’est l’occasion d’apprécier le poids des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial puisque 10 % de l’électricité a été fournie par l’éolien et le solaire en 2021.

Le rapport fait état de plusieurs chiffres intéressants à retenir pour 2021 :

  • 10 % de l’électricité mondiale est d’origine éolienne et solaire ;
  • 50 pays disposent de plus d’un dixième d’électricité d’origine solaire et éolienne ;
  • 38 % de l’électricité mondiale est issue de l’énergie propre ;
  • +7 % de hausse des émissions de CO2 dans le secteur électrique ;
  • +5,4 % de hausse dans la demande d’électricité mondiale.
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Hausse de l’éolien et du solaire mais progression du charbon

L’étude indique également que la production solaire a augmenté de 23 % en 2021 et de 14 % pour l’éolien. Les énergies renouvelables ont toutefois été dépassées par la forte augmentation de la hausse de la demande en 2021 (+5,4 %), due à la reprise économique après la crise sanitaire.

Quant au charbon, il représente 36 % de l’électricité mondiale, soit moins que le total des énergies décarbonées (38 %), incluant l’hydroélectricité, la biomasse et le nucléaire, en plus de l’éolien et du solaire. Cela ne doit toutefois pas faire oublier l’augmentation de 9 % que l’énergie au charbon a connu en 2021 pour atteindre un record historique de 10 042 TWh.

D’ailleurs, en parlant de record, la hausse de 7 % des émissions de CO2 dans le secteur énergétique est également inédite.

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Maintenir un cap de croissance de 20 % par an pour l’éolien et le solaire

L’étude indique que pour atteindre l’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C, l’éolien et le solaire doivent maintenir le cap qui était le leur au cours de la dernière décennie, à savoir maintenir un taux de croissance de leur secteur à 20 % par an.

Les auteurs enjoignent l’ensemble des pays à s’aligner sur ceux qui envisagent de se doter d’un réseau d’électricité 100 % propre au cours de la prochaine décennie, tels que les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou le Canada.

Le rapport se focalise sur l’éolien et le solaire en ne communiquant pas de données sur la biomasse, l’hydroélectricité, la géothermie et les énergies marines. Ember explique ce choix par le fait que le vent et le soleil sont les sources d’électricité propre qui connaissent la croissance la plus rapide.

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Inciter les dirigeants à faire davantage d’efforts

L’étude, menée auprès de 280 pays environ sur la base des données enregistrées depuis 2000, reflète 93 % de la demande mondiale d’électricité.

L’ambition affichée du groupement d’intérêts Ember est de donner librement accès à tous ceux qui le souhaitent à un aperçu des changements dans la transition électrique mondiale. Cela permet de prendre du recul pour savoir où nous en sommes au niveau mondial dans nos efforts en faveur de la transition énergétique.

C’est également l’occasion pour les auteurs de cette étude, de presser les dirigeants du monde entier à se mobiliser autour de la transition énergétique pour atteindre un système zéro émission.

Le think tank ne manque pas de rappeler que des efforts dans ce sens permettraient de diminuer notre insécurité énergétique et notre exposition aux risques géopolitiques.

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