Le gouvernement souhaite tester la limitation de puissance des compteurs Linky des particuliers à 3 kW pour 200 000 abonnés pendant 2 heures. L’objectif est d’éviter un délestage — une coupure totale d’électricité — lors des périodes tendues, c’est-à-dire en hiver. Une indemnisation de 10 euros est prévue pour les personnes concernées.

Comment fonctionnera l’expérimentation ?

Environ 200 000 abonnés pourront voir la puissance qu’ils soutirent sur le réseau limitée à 3 kVA durant 2 heures consécutives au maximum. Ils seront prévenus à l’avance par Enedis, au plus tard 10 jours avant le déclenchement. Les plages pendant lesquelles aura lieu l’expérience correspondent aux moments de tension sur le réseau, à savoir entre 6h30 et 13h30 et entre 17h30 et 20h30. Les personnes concernées sont considérées d’office comme volontaires, à l’exception des patients à haut risque vital et de celles qui se sont manifestées dans un délai de 2 jours après la proposition. Une indemnisation de 10 euros sera adressée à ceux ayant subi une limitation effective de puissance. Elle sera versée par l’intermédiaire de son fournisseur d’électricité.

À lire aussi Compteurs Linky bridés par l’État : tout ce qu’il faut savoir

Quel impact pour les ménages ?

Cette limitation de puissance garantit, selon le ministère, « le maintien de l’éclairage et des équipements clés comme le réfrigérateur, le congélateur, la recharge d’un téléphone », à l’exclusion du chauffage. Pour donner un ordre de grandeur, la puissance souscrite par 60 % des clients Enedis est de 6 kVA (le double). 4 % des clients se contentent déjà d’une puissance de 3 kVA.

Pourquoi le gouvernement teste cette limitation de puissance ?

Le gouvernement, à travers le distributeur Enedis, souhaite limiter la puissance appelée localement pour ajuster la demande en électricité des ménages à la production. L’efficacité de cette opération étant incertaine, mieux vaut la tester en dehors des crises avant de la mettre en service. Cela évite de couper purement et simplement l’alimentation en électricité (comme envisagé l’hiver 2022-2023), après avoir appelé toutes les centrales de production en réserve et tous les moyens d’importation.

À lire aussi Cette borne va brider la puissance de recharge des voitures électriques pour soulager le réseau

Pour que le réseau reste stable, la puissance appelée par la demande (les consommateurs) doit impérativement être égale à la réponse de l’offre (les producteurs d’électricité). En hiver, la puissance appelée en France est la plus grande, car c’est, entre autres, le moment où l’on se chauffe le plus. Or, il peut arriver que la production d’électricité ne parvienne momentanément pas à s’adapter à la demande. Le réseau s’effondre. C’est un blackout.

Bien que le PDG d’EDF, Luc Rémont aborde l’hiver « avec confiance », il s’agit de rester « vigilants » et continuer nos efforts de sobriété qui portent leurs fruits. Le projet de décret encadrant cette expérimentation, à destination du secteur résidentiel, sera soumis au Comité social et économique (CSE) le 30 novembre