En Belgique, des turboréacteurs dérivés de Boeings 707 sont activés en situation d’urgence pour répondre à une demande en électricité dépassant les capacités habituelles.
Fonctionnant généralement au gaz ou au kérosène, les turboréacteurs peuvent démarrer rapidement pour faire décoller un avion, mais aussi… pour produire de l’électricité. Du moins, dans une version spécialement adaptée. Chez nos voisins belges, ce sont des turbines dérivées de celles utilisées pour la propulsion des vieux Boeings 707 qui sont mis à contribution dans certaines situations. Comme on peut s’en douter, leur usage reste coûteux et très polluant, car ils consomment de grandes quantités de carburant. Ces moteurs, peu efficaces, ne sont activés qu’en cas de déséquilibre critique entre l’offre et la demande d’électricité. Matthias Detremmerie, cofondateur du fournisseur belge Elindus, justifie leur utilisation auprès de Belga : « la situation doit déjà être très grave, avec des prix de déséquilibre de l’ordre de 1 000 euros par mégawattheure (€/MWh), voire plus chers ».
En 2025, ces turbines à réaction ont déjà été mises en marche à plusieurs reprises. Le 14 janvier, lors d’une chute de neige, et à nouveau récemment à la suite de l’arrêt imprévu du réacteur nucléaire de Tihange 1. Cette panne a entraîné des prix records, atteignant jusqu’à 2 450 €/MWh, forçant l’activation des turboréacteurs pour éviter une défaillance du réseau.
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L’activation de ces moteurs révèle les défis auxquels fait face le système énergétique belge. En janvier, les conditions climatiques ont été particulièrement défavorables à la production d’énergies renouvelables. Malgré la demande croissante en électricité, l’éolien et le solaire n’ont presque rien produit pendant cette période, laissant le pays dépendant de ses capacités conventionnelles, déjà utilisées à plein régime.
Cette situation montre que le réseau belge doit gagner en flexibilité. Notamment en investissant dans des solutions de stockage et des interconnexions, et en engagent les citoyens belges vers une consommation plus flexible. Comme nous le notions dans un précédent article, la production française vole parfois au secours du réseau belge. Si les turboréacteurs remplissent leur rôle d’ultime rempart contre une panne généralisée, leur coût environnemental et financier les rend clairement insoutenables à long terme.
A kérosène !!!
A gaz oui
Turbine de type 707 ou 747 a gaz couplé a des génératrice
C’est quand même bien la honte pour un pays « developpé » de compter sur des réacteurs d’avions bricolés pour produire du jus.
La panne de thiange a bon dos.
Il me semblait que les belges avaient prévu de suivre l’exemple allemand et de fermer tout leur réacteurs nucléaires.
La question est :
Que faisaient les eoliennes et les panneaux solaires belges à ce moment là ?
Bonjour, il aurait été intéressant de connaitre la puissance disponible par réacteur et en totalité, ainsi que l’énergie produite lors de ces phases critiques à comparer avec la puissance électrique instantanée et l’énergie consommée par la Belgique.
On a sensiblement les mêmes en France ou cela s’appelle des turbine à combustion (TAC)
c’est largement utilisé pour ce que l’on appelle la réserve primaire. néanmoins c’est actuellement fortement concurrencé par les batteries ou sur ce marché précis elles sont rentables depuis longtemps.
pour participer à la réserve primaire il faut pouvoir atteindre la pleine puissance en moins de 30 secondes. C’était jusque récemment les seuls moyens disponibles et encore ils doivent tourner au ralenti pendant tout le remps ou ils participent à la reserve primaire pour pouvoir répondre assez rapidement.
Pas vraiment, non.
Les TACs , c’est conçu spécifiquement pour produire de l’électricité.
Faire de l’électricité avec des vieux moteurs destinés à la propulsion d’avions , ça s’appelle du bricolage.
Il est peu probable que ces turbines eut été montées sur un avion. Probablement, ils ont utilisé une TAC du même modèle que celle d’un avion comme les fabricants de groupes électrogènes utilisent des moteurs d’engin de TP pour faire leurs groupes. De toute façon plus on aura recours aux ENR, plus il faudra de TAC, la puissance garantie par le solaire PV est nulle, celle de l’éolien pas guère mieux, donc pour passer une période anticyclonique d’une quinzaine de jours en hiver, c’est la solution la plus économique. L’investissement sur une TAC est d’environ 0.1€ le watt et il… Lire plus »
En fait non, les groupes turboalternateurs à combustion (à base de turbines aérodérivées ou pas d’ailleurs, en pratique pour les puissances inférieures à # 20 MW elles le sont très souvent) n’ont pas besoin d’être maintenus au ralenti. C’est même un de leur gros avantages (avec les besoins en maintenance reduits au minimum) : une turbine ça démarre en 30s maxi, et 30 à 60s plus tard, du moment que la température d’huile est positive, on peut lui tirer la puissance maximale ou presque (par contraste, un diesel de puissance équivalente exigera souvent 2 voire… 12h de prechauffage et de… Lire plus »
Le problème est que le cahier des charges pour la reserve primaire est d’obtenir 100% de la puissance en moins de 30 secondes, 1 minute c’est beaucoup trop long !
En tout état de cause, avec l’essor des batteries c’est une façon de faire qui s’éteint rapidement.
Les batteries on la puissance mais pas la capacité. Donc il faut les deux: les TAC pour garantir la fourniture, et les batteries pour limiter l’usage des TAC . Le faire qu’avec des batteries demanderait des capacités énormes, économiquement inatteignables avec les technologies actuelles.
Tout ceux qui sont en autonomie pour un usage domestique ont un groupe de secours. Il est facultatif dans certaines régions si on accepte de se serrer la ceinture mais si on veut garantir la fourniture on n’a pas le choix.