Un accord de financement de 6,7 milliards d’euros vient d’être conclu par SSE Renewables et Equinor pour la construction des deux premières phases du projet Dogger Bank, le parc éolien offshore le plus grand du monde.
C’est dans une véritable course au gigantisme que l’éolien offshore s’est engagé au large des côtes anglaises. Alors que les autorités ont récemment donné leur feu vert au parc Norfolk Vanguard de 1,8 GW, qu’elles sont sur le point d’autoriser en avril prochain la construction de Norfolk Boreas, un parc de 1,8 GW également, et pendant que le danois Ørsted développe Hornsea 3, un parc éolien de 2,4 GW au large du Norfolk lui aussi, un accord de financement vient d’être signé le 4 décembre dernier pour la construction des deux premières phases de Dogger Bank. Ce projet constituera à terme le plus grand parc éolien offshore du monde.
Dogger Bank est le format XXL de l’éolien offshore. Ce projet britannique repousse les limites en matière d’énergie éolienne en mer et concentre tous les superlatifs : 280 éoliennes géantes, trois zones de développement en mer sur près de 1700 km², une capacité installée record de 3,6 GW au total, le choix de l’Haliade X-13 MW, le modèle de turbine le plus puissant du monde, et un investissement de 10 milliards d’euros réparti sur 29 banques.
Les machines conçues par GE sont fabriquées sur 2 sites en France : Montoir-de-Bretagne pour les nacelles et Cherbourg pour les pales.
Un projet en trois phases
« Dogger » est l’appellation d’un bateau hollandais qui était couramment utilisé au 17e siècle pour la pêche en mer du Nord. Le nom rappelle que le Dogger Bank, ce banc de sable d’une étendue de 8660 km², se situe à cheval sur les eaux territoriales britanniques, danoises, allemandes et hollandaises. Il s’étend entre 125 et 290 km au large des côtes du Yorkshire, à l’est de l’Angleterre, et ses eaux ont une profondeur qui varie entre 18 et 36 mètres. Le banc est le vestige du « Doggerland », une terre émergée qui reliait la Grande-Bretagne au continent européen durant la dernière glaciation.
Le projet Dogger Bank se compose de trois phases de 1,2 GW chacune : Dogger Bank A, située à 131 km des côtes et s’étendant sur 515 km², Dogger Bank B, la plus vaste des trois phases, située également à 131 km des côtes et s’étendant sur 599 km², et Dogger Bank C, une zone de développement de 560 km² située à 196 km des côtes du Yorkshire.
La construction des installations terrestre a démarré début 2020 ; les deux premières phases, Dogger Bank A et Dogger Bank B, devraient être achevées et produire de l’électricité dès 2023.
Ensemble, les éoliennes Haliade-X fourniront l’équivalent de la consommation électrique de 6 millions de foyers, soit environ 5% de la production d’électricité britannique.
« Dogger Bank accueillera les plus grandes éoliennes offshore au monde. Cette technologie pionnière à faible émission de carbone jouera un rôle essentiel pour aider le Royaume-Uni à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 » a déclaré Paul Cooley, Directeur chez SSE Renewables.
Dogger Bank constituera une vitrine de premier choix pour le pays puisque Glasgow accueillera en 2021 la grande conférence de l’ONU sur le Climat (COP 26).
A plus longue échéance, le projet offshore contribuera efficacement à l’objectif que s’est fixée Londres d’atteindre 5 GW de capacité de production renouvelable d’ici 2025.
Quand il y en a pour deux, il y en a pour trois
Le projet Dogger Bank était porté en partenariat 50-50 par le britannique SSE Renewables, responsable de la phase de construction, et le norvégien Equinor (ex-Statoil), en charge de l’exploitation des éoliennes pendant 25 ans.
Mais le 4 décembre dernier, le groupe pétrolier italien Eni a annoncé qu’il avait acquis 20% des parts du projet, les deux partenaires initiaux lui ayant cédé chacun 10% pour un montant total de 442 millions d’euros.
Après l’Allemagne , le RU va entourer les centrales nucléaires françaises ,qui seront (sont déjà) réduites au rôle de centrales d’appoint et en plus éliminées à la pointe !Car la pointe a lieu en général à midi..Seul handicap au départ pour les britanniques :les travaux de renforcement du réseau pour raccorder de telles puissances.
Sur un total de 1310 km2 il est prévu 3,6 GW de puissance avec production dès 2023. Or le Dogger Bank fait 17600 km2 au total, soit 13,4 fois plus, donc un potentiel de 48 GW. Boris Johnson veut 40 GW d’éolien offshore d’ici 2030 donc une production de : 153 TWh par an = 6,42 % de l’énergie au Royaume-Uni seulement. Boris Johnson veut « faire de l’éolien offshore Royaume-Uni ce que le pétrole est à l’Arabie Saoudite » : on en est loin, à moins de réduire drastiquement la consommation d’énergie, fossile notamment, au Royaume Uni.
Certes, certes, 40 GW d’éolien off shore ne règlent pas l’intégralité du défi énergétique du royaume uni… Mais quand même, malgré l’agacement que peut susciter Johnson sur tout européen normalement constitué, 153 TWh / an ça représente 47 % de la production électrique de la perfide Albion, dans 10 ans. Pour rappel, ils ont aussi pas mal d’éolien à terre, du solaire, pas mal de prod électrique biomasse (quoi qu’on en pense), un peu d’hydroélectricité, et un jour un EPR tout neuf… Ca devrait pas laisser beaucoup de place au charbon, pétrole et gaz dans la production électrique dans 10… Lire plus »
Je suis d’accord avec vous, le Royaume-Uni parait plus ambitieux et performant que la France notamment. Leur potentiel d’éolien offshore est considérable, tout comme la France. Le Royaume-Uni a été un membre de l’UE très rapides à réduire ses émissions entre 1990 et 2020, soit – 39 %, et a ainsi largement contribué à ce que l’UE atteigne son objectif climat 2020. À 28, les États membres ont réduit leurs émissions de CO2 de 23,2 %, mais à 27, de 20,7 %.
https://www.climatico.fr/laccord-du-brexit-innove-sur-le-climat/