La côte Est des États-Unis est l’un des marchés les plus attractifs au monde pour l’éolien marin. L’Administration met en place des mesures exceptionnelles pour exploiter l’énorme potentiel offshore au large de New York. Avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, c’est l’Amérique entière qui se prépare à relancer sa transition énergétique. En France aussi, les projets offshore se concrétisent.

Le BoEM (Bureau of Ocean Energy Management), dépendant du Ministère de l’Intérieur, a fait savoir que le New York Bight, une zone en eaux peu profondes située le long du littoral atlantique, au large de Long Island et des côtes du New Jersey, est déclaré zone d’énergie éolienne (WEA ou Wind Energy Area) prioritaire.

La future concession s’étend sur 3 200 km², soit un quart de la superficie de l’Ile-de-France. Selon le bureau de consultance Wood Mackenzie, le projet du New York Bight peut créer 25 000 emplois d’ici 2030 dans le développement et la construction d’éoliennes offshore, 4 000 emplois supplémentaires dans la gestion du parc et la maintenance des turbines, et jusqu’à 7 000 emplois indirects.

Le projet pourra alimenter en électricité la zone métropolitaine la plus densément peuplée des Etats-Unis, une région aux confins de trois Etats (New York, New Jersey et le Connecticut) qui compte plus de 20 millions de consommateurs.

New-York
Le potentiel offshore au large de New-York est énorme.

L’Agence va procéder prochainement à une étude environnementale avec la participation du public. Après avoir organisé un certain nombre de groupes de travail, le BoEM a écarté les zones les plus conflictuelles et a réussi à identifier les emplacements en mer qui semblent les plus appropriés pour le développement de l’énergie éolienne en tenant compte de l’utilisation de l’espace marin par les différents acteurs économiques.

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Les Etats-Unis visent 30 gigawatts en 2030

Ce 29 mars, un communiqué de la Maison Blanche a annoncé une série de mesures pour accélérer le développement des énergies renouvelables aux Etats-Unis, avec un accent particulier sur l’éolien offshore.

Entouré de dirigeants de toute son administration, Joe Biden a communiqué une série d’actions audacieuses qui doivent permettre d’installer 30 GW de capacités éoliennes offshore à l’horizon 2030. Les nouvelles éoliennes produiront l’équivalent de la consommation électrique de 10 millions de foyers américains.

La réalisation de l’objectif 2030 renforcera la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays, créera 44 000 emplois stables et bien rémunérés ainsi que 33 000 emplois indirects, et permettra d’éviter l’émission de 78 millions de tonnes de CO2.

Les mesures adoptées ne se contentent pas de fixer des objectifs ambitieux : des enveloppes de crédits sont débloquées à hauteur de 3 milliards de dollars, des ressources considérables seront déployées pour soutenir la R&D, et de vastes concessions géographiques ont été identifiées pour rendre ce développement possible. Les zones maritimes offrant un potentiel pour l’éolien offshore ne se limitent pas à la côte Atlantique ; le Golfe du Mexique et les eaux peu profondes du Pacifique accueilleront également de vastes parcs d’éoliennes marines.

Biden ambitionne ni plus ni moins de faire des Etats-Unis un champion de le transition énergétique tout en créant des milliers d’emplois dans tout le pays.

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Les équipements portuaires également

Les zones portuaires ne seront pas en reste : elles bénéficieront d’une modernisation de leurs infrastructures à hauteur de 500 millions de dollars.

Si le projet de Biden se réalise, son programme donnera notamment du travail aux sidérurgistes de l’Alabama et de la Virginie Occidentale qui devront fournir 10 000 tonnes d’acier au chantier naval de Brownsville (Texas) pour la construction des navires qui installeront les turbines.

Les subventions mises en place pour le développement des équipements portuaires sont destinées aux projets qui renforcent et modernisent les installations, les zones de stockage et d’entreposage, ou les infrastructures d’amarrage pour les navires qui seront chargés d’acheminer les matériaux et les turbines vers les parcs et de les installer.

Les projets français émergent enfin 

Du côté français, le parc de Saint-Nazaire devrait être le premier à entrer en service, dès 2022. Les premières nacelles sont sorties de l’usine de Montoir-de-Bretagne.

Le parc éolien de Fécamp, composé de 71 éoliennes, est le suivant sur la liste, avec une mise en service prévue en 2023. Le projet a déjà franchi plusieurs étapes : la construction de la sous-station électrique et la fabrication de la future base de maintenance ont démarré en novembre 2020. Quant aux travaux de conception et de construction des 71 fondations gravitaires en béton, ils sont actuellement réalisés sur le chantier de Bougainville, au Grand Port Maritime du Havre.

Suivront les parcs de Dieppe-Le Tréport, Saint-Brieuc, Courseulles-sur-mer et Yeu-Noirmoutier en 2023 et 2024, voire 2025 en fonction des recours encore à purger.

Au total, six parcs éoliens posés devraient être opérationnels d’ici 2026 au large des côtes de l’Hexagone.

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