La plupart des centrales solaires sont fixes : elles ne s’orientent pas en fonction de la position du soleil dans le ciel. Plus rarement, elles sont équipées de « trackers » (suiveurs), qui, à la manière d’un tournesol, font pivoter les panneaux pour conserver une exposition optimale tout au long de la journée. La plus grande centrale photovoltaïque de ce genre en France vient d’être inaugurée à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
Un vaste champ de panneaux solaires et, en fond, de gigantesques cuves d’hydrocarbures. Voici l’oxymore offert par la centrale photovoltaïque de La Feuillane à Fos-sur-Mer, inaugurée le 2 décembre 2022 après 2 ans de travaux. Installée sur 49 hectares anciennement dédiés au stockage de produits pétroliers, le site détenu par TotalEnergies déploie 78 260 panneaux pour une puissance de 33 mégawatts-crête (MWc).
Son originalité est la présence de « trackers » (ou suiveurs), des dispositifs qui orientent les modules en suivant la course du soleil. Ce système permet de générer davantage d’électricité, les panneaux ayant une position optimale tout au long de la journée. Selon les suiveurs utilisés, il serait possible d’optimiser de plus de 30 % le rendement énergétique.
À lire aussi La plus puissante centrale solaire d’Europe entre en serviceLe parc produira 55 GWh d’électricité bas-carbone chaque année. Avec une telle capacité de production, il fournirait assez d’électricité à 33 000 habitants pour une consommation hors chauffage ni considération des moyens pilotables indispensables pour prendre le relais la nuit et par mauvais temps. Théoriquement, la production suffirait à alimenter la ville de Fos-sur-Mer, ou elle est implantée, qui comptait 15 600 habitants en 2019. Selon TotalEnergies, il s’agit de la plus puissante centrale solaire photovoltaïque sur trackers en France.
La centrale solaire durant le chantier / Image : Enerfip.
Du pétrole à l’énergie solaire
Appartenant à la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE), la surface exploitée par la centrale était autrefois une zone de chasse réservée à ses employés, mais celle-ci a été délaissée depuis un incendie intervenu en 2016. Les bacs de stockage d’hydrocarbures situés à proximité rendaient impropre tout projet d’agriculture ou d’urbanisation du terrain, assure TotalEnergies. Malgré cela, le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi, était opposée à son implantation, préférant des projets industriels favorables à la création d’emploi sur sa commune.
La compagnie multi-énergies a aussi exprimé son souhait de respecter la biodiversité en préservant particulièrement la petite faune locale. L’installation est donc conçue de manière que le Milan noir qui vit aux alentours puisse poursuivre sa nidification. De même, les interstices présents entre les panneaux vont permettre aux moutons de pâturer. Les ovins, à leur passage, vont par ailleurs contribuer à l’entretien de l’installation.
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Pourquoi utiliser le mot « tracker » et pas « heliostat » pour ce genre d’installation ? Merci
Près de 50 hectares pour alimenter, seulement quand il y a du soleil, une petite ville comme Martigues ! Quel gâchis, heureusement qu’il y a des subventions pour les promoteurs de ces stupidités.
La route nationale d’un côté, les larges bacs de stockage d’hydrocarbures du pipeline sud-européen de l’autre, la nouvelle centrale solaire de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) prend place dans un drôle de no man’s land. Et en dessous, cela reste végétalisé avec des moutons.