Le ministère de la Transition Énergétique vient de dévoiler son tableau de bord du premier trimestre 2023, révélant l’installation de 40 400 nouvelles installations photovoltaïques. Si la croissance du solaire se poursuit, elle reste inférieure aux objectifs et la courbe s’infléchit progressivement.

La transition énergétique est un enjeu capital pour la France, et le solaire y joue un rôle clé. Cependant, l’évolution du secteur suscite à la fois espoirs et interrogations. Bien que la puissance installée de cesse d’enfler, un ralentissement dans le rythme de déploiement est également constaté. Cette situation engendre une incertitude quant à la capacité à atteindre les objectifs fixés pour cette année.

À lire aussi Aides à l’installation de panneaux solaires : ce qui change en 2023

601 MW raccordés au premier trimestre

Fin mars 2023, la France a atteint une puissance photovoltaïque installée de plus de 17 GW grâce à l’ajout de 601 MW de nouvelles installations au cours du premier trimestre de cette année. D’après le rapport du ministère, ces capacités ajoutées correspondraient à 40 411 systèmes nouvellement raccordés, dont 93 % sont des installations inférieures à 9 kWc. Cette tendance met en évidence la popularité croissante des installations solaires à petite échelle, telles que les installations résidentielles et celles sur les toits des bâtiments commerciaux. Les particuliers et les entreprises embrassent de plus en plus les avantages économiques et environnementaux de l’énergie solaire. Ces systèmes photovoltaïques à petite échelle représentent 22 % de la puissance nouvellement installée en France.

Concernant la répartition géographique de ces nouvelles installations, les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est ont été les plus actives. D’ailleurs, ces lieux concentrent désormais 73 % de la puissance installée dans le pays. Par ailleurs, le solaire a produit 3,6 TWh durant le premier trimestre 2023. Cela représente 2,7 % de la production nationale au cours du premier trimestre 2023. Bien que ce taux reste modeste, il témoigne de la contribution croissante du solaire à l’approvisionnement en électricité du pays.

À lire aussi On a testé le panneau solaire Lidl à 199 €

Une dynamique plus lente que chez nos voisins

Le secteur photovoltaïque en France affiche un faible dynamisme par rapport à d’autres pays et aux objectifs établis. Au premier trimestre 2023, 601 MW de capacité solaire ont été installés contre 596 MW l’année dernière à la même période, soit une hausse de seulement 0,8 %. De même, la production d’énergie photovoltaïque n’a augmenté que de 0,5 % par rapport à l’année précédente. En comparaison avec d’autres pays, la France avance à un rythme plutôt lent. Au cours du premier trimestre, les États-Unis ont enregistré une hausse de 47 % de leur capacité solaire par rapport à la même période de l’année précédente, la Chine a progressé de 158 %, l’Allemagne de 30 %, et l’Italie a enregistré une croissance supérieure à 200 %.

En 2021, une année record, la filière solaire en France avait connu un bond exceptionnel avec 2 835 MW de nouvelles installations. Cependant, depuis lors, la croissance s’est estompée, et le secteur n’a pas progressé de manière significative.

À lire aussi Pourquoi les panneaux solaires recyclés coûtent si peu cher ?

Il convient de rappeler que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a fixé un objectif de 20,1 GW d’ici la fin de l’année 2023. Au premier trimestre, en prenant en compte les installations en attente, le total de la capacité solaire s’élèverait à environ 18,5 GW. Cela signifie que pour atteindre l’objectif fixé, 1,6 GW supplémentaires devraient être branchés au cours des trois prochains trimestres de cette année. En progressant au rythme actuel, le pays pourrait parvenir à ces buts. Mais dans le cas contraire, on risque, une fois de plus, d’être un mauvais modèle dans le développement des énergies renouvelables. Ce qui n’empêche pas la France de rester, pour l’instant, un pays faiblement émetteur de CO₂ pour la production d’électricité.