Contraints par la nouvelle loi d’accélération des renouvelables d’installer des ombrières photovoltaïques sur leur parking, les supermarchés réclament de l’aide au vu de l’investissement nécessaire.

Emmanuel Macron a fixé l’objectif de multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire d’ici 2050. Pour y parvenir, le gouvernement cherche des surfaces déjà artificialisées pour y installer des centrales photovoltaïques. Dans ce sens, le 7 février 2023, le Sénat a adopté définitivement le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Le texte prévoit notamment de déployer des ombrières photovoltaïques sur au moins la moitié de la surface des parkings extérieurs existants de plus de 1 500 m².

Cela concerne les grands parcs de stationnement des supermarchés, qui devront donc s’équiper dans un délai relativement court. La fédération représentant la profession, la Perifem, s’inquiète de cette obligation qui devrait alourdir les dépenses non seulement des grands magasins, mais également d’enseignes plus petites. 21 000 magasins seraient visés par le dispositif, selon la fédération, ce qui représenterait une surface couverte par des panneaux solaires de l’ordre de 70 millions de mètres carrés, soit pratiquement la superficie de la ville de Saint-Étienne.

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Les bâtiments non résidentiels neufs ou lourdement rénovés comme les entrepôts sont également concernés avec une couverture nécessaire à hauteur de 50 % de la toiture en panneaux photovoltaïques d’ici 2027. Et l’obligation sera généralisée à tous les bâtiments non résidentiels existants à partir de 2028.

2 milliards d’euros par an pour s’équiper

On pourrait se dire qu’il s’agit là d’une surface inexploitée qui permettra de produire de l’énergie issue d’une source renouvelable. Mais le budget pour s’équiper est conséquent. Le Perifem estime le coût à 2 milliards d’euros par an qui ne pourront pas être supportés par tous les magasins. Plusieurs dispositifs d’aides sont donc réclamés par la grande distribution : aide à l’emprunt, possibilité de suramortissement et octroi de certificats d’économie d’énergie (CEE).

La profession fait également valoir que pour certains sites, la production risque d’être supérieure aux besoins énergétiques. Il serait donc nécessaire de faire le point sur les conditions de revente du surplus de production. Niveau délai, les installations devront être mises en place avant juillet 2026 pour les parkings de plus de 10 000 m² et avant juillet 2028 pour les autres. La profession déplore ces délais jugés trop courts alors que les sanctions encourues sont déjà prévues dans le texte : 20 000 € par an maximum pour les parkings de moins de 10 000 m² et 40 000 € pour les autres.

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Pour conclure, la grande distribution n’est pas opposée sur le principe à ces nouvelles obligations, mais elle réclame un soutien financier et davantage de délais pour faire les travaux. Reste que le texte doit encore valider une étape avant d’être applicable. En effet, le Conseil constitutionnel a été saisi le 9 février 2023 par plus de 60 députés. Cette saisine a donc suspendu automatiquement le délai de promulgation de la loi. Il faudra attendre la décision des Sages attendue sous un mois.