L’Agence internationale de l’énergie vient de publier un document annonçant l’entrée de l’énergie nucléaire dans une nouvelle ère pour 2025. Selon l’agence, l’atome est à l’aube d’une forte croissante pour répondre aux besoins grandissants en matière d’énergie décarbonée.
En 2025, les réacteurs nucléaires du monde entier devraient produire 2 900 TWh d’électricité, un chiffre jamais atteint jusqu’à présent. C’est mieux que les 2 742 TWh de 2023, et 2 843 TWh de 2024. Ces chiffres, annoncés par l’Agence internationale de l’énergie, témoignent d’un regain franc d’intérêt pour l’énergie nucléaire, qui se positionne désormais comme un outil indispensable de la décarbonation. Dans son récent rapport, l’AIE en profite pour faire un état des lieux de l’énergie nucléaire à l’échelle internationale.
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Aujourd’hui, le nucléaire représente seulement 9 % du mix électrique mondial, bien loin des 18 % atteints à la fin des années 1990. Néanmoins, elle se place tout de même en 2ᵉ position des énergies décarbonées, juste derrière l’hydroélectricité. En 2023, le nucléaire produisait tout de même 20 % de plus que l’éolien, et 70 % de plus que le photovoltaïque. Surtout, il y a une différence importante de la part du nucléaire dans le mix électrique dans les pays développés, et dans le reste du monde. Dans les pays développés, le nucléaire participe, en moyenne, à 17 % du mix électrique.
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Actuellement, la Russie et la Chine disposent du leadership technologique de l’énergie nucléaire. Sur les 52 réacteurs dont la construction a démarré entre 2017 et aujourd’hui, 25 disposent d’un design chinois, tandis que 23 d’entre eux sont de conception russe. D’ailleurs, la Chine devrait dépasser les États-Unis en nombre de réacteurs en service d’ici 2030, et ainsi prendre la première place mondiale. Le pays affiche une cadence de construction très élevée : à la fin de l’année 2024, sur les 63 réacteurs en construction, la moitié d’entre eux étaient situés en Chine.
Dans les années à venir, le marché pourrait néanmoins s’équilibrer, notamment grâce au développement rapide des SMR. Actuellement, l’AIE dénombre quelque 80 design de SMR en cours d’étude. Si certains sont encore à un stade précoce de développement, d’autres en sont quasiment à l’étape de commercialisation. Le développement des SMR devrait, d’ailleurs, être boosté par la montée en puissance des investisseurs privés, particulièrement pour l’alimentation des datacenter nécessaires à l’intelligence artificielle.
Les investissements dans le domaine du nucléaire approchent aujourd’hui les 65 milliards de dollars annuels. Mais en fonction des politiques gouvernementales en la matière, les investissements pourraient atteindre, dans le cas le plus favorable, 150 milliards de dollars par an d’ici 2030, pour une puissance installée augmentée de 1 000 GW d’ici 2050.
91% , c’est le facteur de charge atteint par le nuke ces derniers jours en France.
En valeur absolue, la production nucléaire n’a jamais été aussi élevée malgré les décisions complètement insensé en Allemagne.
Je lisais récemment qu’en Belgique, ils utilisent des réacteurs de Boeing pour produire de l’électricité.
Bravo les grunens !
L’avenir du nuke est certainement en Asie , en Russie et au Moyen-Orient.
L’Europe est condamné au déclin.
Chris Rosslowe insiste toutefois sur le fait que « L’Europe récolte déjà les fruits de la transition. Ainsi, au cours des cinq dernières années, la transition vers l’énergie propre, la croissance de l’éolien et du solaire, a permis à l’Europe d’éviter 59 milliards d’euros (61 milliards de dollars) d’importations de combustibles fossiles pour la production d’électricité« .
En France aussi on utilise des trucs qui ressemblent à des turbines d’avion pour faire de l’électricité, cela s’appelle une turbine à combustion, c’est pas cher, c’est vite installé, c’est très réactif mais cela consomme beaucoup (voir par exemple la centrale Gennevilliers)
Bravo Bouboule !
Quand la censure scientifique sur les STE disparaîtra car un Etat aura fait l’expérience déterminante montrant un Quotient production/consommation d’électricité supérieur à 2, l’énergie nucléaire disparaîtra petit à petit dans le monde entier alors que la production d’électricité doublera voire triplera.
Mais je ne comprends pas pourquoi on n’alimente pas les data centers avec des panneaux solaires? D’après greenpeace, le SER, LFI, EELV, d’après les experts Cedric Philibert, Yves Marignac et Maxence Cordiez ce serait nettement moins cher et beaucoup plus rapide!
C’est le cas en fait. Tous les grandes boites de data centers ont des PPP avec des producteurs d’élec solaire
Merci! Grâce à vous j’ai compris l’entourloupe. Les grosses boîtes signent des PPA qui ne sont en fait que des écritures comptables certifiant qu’il a été produit quelque part dans le monde dans l’année écoulée une quantité d’électricité enr équivalente à la conso de l’entreprise. En réalité ces entreprises sont alimentées par du gaz et du nucléaire, les PPA ne sont qu’une opération de communication pour se donner une image verte. Mais lorsque ces entreprises ont vraiment besoin d’électricité, elles investissent dans le nucléaire car c’est la seule énergie à la fois propre et non intermittente. C’est bizarre que tout… Lire plus »
Vous ne connaissez donc pas les PPA sur site.
Vous ne savez pas que le seul moyen de vendre les SMR sera justement par d’éventuels PPA.
Ah et citez moi une entreprise ayant investi dans le nucléaire et utilisant actuellement cette prod dans le cadre d’un PPA ou d’autoconsommation. Je suis intéressé par cette licorne. 😉 Si vous la trouvez vous pourrez faire le tour des plateaux TV.
C’est en cours, tous les géants américains en ont fait l’annonce. Je sais bien qu’ils préféreraient signer uniquement des ppa enr, mais le problème c’est qu’ils ont besoin d’électricité 24h/24…
et pourtant ils signent encore beaucoup de PPA EnR. Absolument rien n’est encore fait ou opérationnel pour le nucléaire par contre.
vous n’avez pas compris qu’ils ont besoin d’une production dans les 18 mois, donc le schéma sera turbine à combustion, faible investissement mais consommation importante complétée par du solaire aussi vite qu’ils pourront l’installer et des batteries tout aussi rapidement. Au final, cela leur fait un système flexible, sur et évolutif qui peut commencer à produire en moins de 1 an. Ils n’ont même pas besoin d’être connecté au réseau électrique. Les seules contraintes sont un réseau gaz pas trop loin, beaucoup de place disponible et une réglementation accommodante. C’est une course, et ceux qui perdront 1 an ou 2… Lire plus »
Non, le probléme est qu’ils ont besoin d’électricité rapidement !
https://pv-magazine-usa.com/2025/01/24/trumps-500-billion-ai-datacenter-project-expected-to-be-powered-by-solar/
Maxence Cordiez travail dans une boite développant un SMR… je vois mal en quoi il est contre le nucléaire…
Il est pro nucléaire ET pro enr, or les deux sont incompatibles (nucléaire peu variable vs enr intermittentes)
L’expert en énergie Chris Rosslowe voit dans l’évolution de la production électrique une réussite européenne. « Les deux pays qui ont la plus grande part d’énergies renouvelables dans leur mix énergétique sont le Danemark et l’Autriche, qui sont respectivement alimentés à 88 et 87% par des énergies renouvelables. Cela montre bien que les énergies renouvelables peuvent constituer l’épine dorsale du système électrique ».
Si on en croit ces chiffres la production nucléaire à augmenté de 3,6% en 2024 et devrait croitre de 2% en 2025.
pendant ce temps la production d’électricité a crut de 4% en 2024 et devrait croitre de plus de 3% en 2025.
La part du nucléaire semble continuer inexorablement à décroitre.
Même l’ambitieux projet de tripler la production nucléaire d’ici 2050 ne ferait remonter sa part qu’aux alentours de 15 %
La France s’en tire mieux que la plupart des pays avec un mix électrique très peu carboné, en grande partie grâce à son parc nucléaire très performant (plus de 70%du mix). https://www.revolution-energetique.com/la-france-na-jamais-produit-autant-delectricite-depuis-5-ans-et-elle-est-ultra-bas-carbone/
pas vraiment, le déclin est du même ordre en France entre 1990 et 2015 on était plutôt à 75 %.
En 2015, vous aviez une consommation, en France, bien supérieure à 2024, moins de productions d’origine renouvelable et un peu plus de capacités nucléaire. En 2015, le parc nucléaire représentait 54 % des capacités installées. En 2024 il ne représentait plus que 41 %. : Diagrammes à colonnes pour la production d’électricité | Energy-Charts Les 75 % étaient ainsi plus faciles à atteindre en 2015 qu’en 2024 !
« La France s’en tire mieux que la plupart des pays avec un mix électrique très peu carboné » Mais on est malheureusement peut-être à la veille d’un réveil brutal et douloureux. Les projets des 6+8 EPR2 sont comme la parole de notre président : juste de la parole. Et les actes ne suivent pas. Le dessin du réacteur est loin d’être finalisé. Pas de réacteur, pas de travaux. Pas de travaux…2035 arrive à grande vitesse (plus que 10 ans). Et pendant ce temps la France, pour éviter de vendre ses barrages hydroélectriques aux étrangers (obligation énergétique européenne) , a drastiquement diminué… Lire plus »
Gazogène est collapsologue 🙂 Je ne l’avais pas vu venir celle-ci.
AH Tonton gazogène !!!!
Vous avez parfaitement raison sur votre constat concernant les EPR2, les éventuelles mises en chantier s’éloignent et les conceptions finales se font attendre.
Cependant vous n’avez pas du vraiment suivre l’essor et le prix des batteries, même en France on s’y met (doucement il est vrai) comme par exemple à Porcheville.
Je pense qu’en effet les batteries vont connaître une nouvelle étape évolutionnaire dans les 5-10 ans à venir. Et j’ai même la pensée que le lithium pourra être jeté aux oubliettes…à moins que les acteurs économiques actuels du lithium ne fassent un lavage de cerveau des instances dirigeantes pour maintenir leur actuel monopole. Pour moi, le lithium, sous toutes ses formes (NMC , LFP, autres) est mort. Reste un défi économique à venir : si les futures générations réacteurs nucléaires parviennent à devenir ultra-pilotables, quel sera alors l’intérêt de construire des champs éoliens/PV accompagnés de batteries de stockage ? Par… Lire plus »
Le problème de fond dans ce que vous écrivez est celui-ci: remplacer une technologie dominante est très difficile ! La technologie dominante bénéficie de beaucoup d’avantages, économies d’échelle, améliorations incrémentales etc … Pour qu’une bascule commence à se faire il faut que la nouvelle technologie présente des avantages très significatifs pour s’imposer. Si on en crois les promesses d’il y a quelques années, les SMR performants devraient déja à l’heure actuelle être nombreux, nous devrions aussi avoir 5 ou 6 EPR terminés en France et installer dans le monde plus de 100 GW de solaire par an, une seule de… Lire plus »
Exactement ça.
Un article dithyrambique qui oublie que au mieux la part du nucléaire va juste un peu baisser dans le mix mondial.
Tout a fait ! Et pour l’Europe, le directeur de l’IEA à déclaré que la baisse allait continuer: de 35% du mix électrique dans les années 90, le nucléaire est passé à 25% aujourd’hui et allait dans 10 ans passer à seulement… 15%. D’un autre côté, au niveau mondial les renouvelables sont sur des taux de croissance tout autre (1300TWh de plus sur la seule année 2024 à comparer avec les +100TWh du nucléaire). L’article indique que le nucléaire produit pour l’instant plus que l’éolien et le solaire mais vu leur taux de croissance respectifs, ils devraient tous les deux… Lire plus »