Après le transport virtuel d’électricité inauguré récemment par RTE, voici les centrales virtuelles. Cette fois c’est Tesla et son bouillant patron, Elon Musk, qui sont à la manœuvre en lançant une centrale virtuelle en Californie. Composée des Powerwall  de ses clients, elle est destinée à soutenir le réseau électrique qui est sous pression cet été.

On parle de centrale électrique virtuelle lorsqu’un opérateur est capable d’activer, par le biais d’un système informatisé, de nombreuses petites sources d’électricité décentralisées et de les commander pour qu’elles injectent de façon coordonnée de l’électricité dans le réseau en cas de risque de déséquilibre entre la production et la demande.

Une telle « centrale virtuelle » joue donc le même rôle que les centrales de pointe classiques, lesquelles fonctionnent en général avec des énergies fossiles comme le gaz. Les centrales virtuelles, par contre, sont constituées de sources d’énergie renouvelable locales ou de petites batteries domestiques, elles-mêmes alimentées par de l’électricité verte. Elles évitent donc la construction de nouvelles centrales de pointe polluantes et coûteuses.

L’initiative n’est pas neuve : depuis 2015 déjà, l’entreprise française Centrales Next exploite l’une des plus grandes centrales virtuelles d’Europe en interconnectant des producteurs locaux d’électricité verte et des installations de stockage. Mais lorsque Tesla, par la voix d’Elon Musk, annonce le lancement d’une nouvelle centrale virtuelle, l’info fait le tour de la planète.

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Une centrale virtuelle en Australie-Méridionale

Tesla dispose d’atouts importants pour lancer une centrale virtuelle : ses milliers de clients équipés de Powerwall, ces petites batteries de stockage domestique souvent associées à une installation photovoltaïque de la marque. Le constructeur californien avait déjà fait la une de l’actualité en février 2018 lorsqu’il a annoncé la signature d’un accord avec les autorités de l’Etat d’Australie-Méridionale, confrontées à de graves problèmes de réseau électrique. Le projet, financé et développé par Tesla, consiste à installer des systèmes de stockage domestique Powerwall dans 50.000 habitations et bâtiments publics et à les interconnecter pour en faire une centrale virtuelle. En septembre 2020, la première phase du projet a été lancée par l’agrégation des premières 4.000 batteries.

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Tesla vole au secours de la Californie

En Californie, le réseau électrique s’attend à faire face à de nouvelles difficultés au cours des prochains mois. Comme les années précédentes, les records de température vont faire exploser la consommation des climatiseurs au moment où la sécheresse persistante handicape le fonctionnement des centrales hydroélectriques. On se rappelle notamment les incendies catastrophiques et les black-out à répétition qui ont accablé l’Etat le plus peuplé des USA en 2020.

Dans un récent courrier envoyé aux propriétaires de Powerwall, Tesla les incite à voler au secours du réseau. « L’opérateur du réseau californien prévoit un besoin continu de soutien du réseau jusqu’à la fin 2021. Participez au plus grand système de batteries distribuées au monde pour éviter la dépendance aux centrales électriques à combustibles fossiles les moins efficaces. Optez pour la centrale électrique virtuelle de Tesla (VPP) et nous activerons votre Powerwall à distance lorsque le réseau aura besoin d’assistance tout en continuant à garantir votre sécurité énergétique », propose l’entreprise à ses clients.

Les inscriptions permettant de participer à l’initiative via l’application mobile de Tesla sont ouvertes depuis aujourd’hui, 22 juillet.

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