Portable, de grande capacité et ultra-riche en connectique, la station électrique Bluetti AC200MAX se destine aussi bien aux utilisateurs en quête d’énergie verte à la maison qu’à ceux ayant besoin d’un apport électrique en déplacement. Pouvant être chargée sur une prise électrique, elle est également compatible avec la charge solaire, des panneaux photovoltaïques étant proposés en option.

Rien ne ressemble plus à une batterie domestique qu’une autre batterie domestique. La Bluetti AC200MAX n’échappe pas à cette règle et se présente sous la forme d’un cube aux dimensions de 42 × 28 × 38,6 cm. Cette version de 2 kWh à cellules LFP n’est donc pas la plus compacte du marché, l’EcoFlow Delta 2 Max que nous avons aussi testé sur Révolution Énergétique ayant un volume moins important. Ce n’est par ailleurs pas la plus légère avec 28,1 kg relevés sur la balance. La déplacer n’a donc rien d’une partie de plaisir, même si la présence de deux larges poignées facilite le transport.

Garanti 4 ans, ce modèle inspire la robustesse avec sa coque en plastique de bonne facture. Sous le dessous, des patins antidérapants assurent une excellente stabilité une fois la batterie posée à terre. Deux ventilateurs sont positionnés de part et d’autre du boîtier. Ils permettent d’assurer un flux d’air suffisant pour refroidir toute la partie électronique qui est logée dans la partie haute du boîtier.

Bluetti AC200MAX

Une connectique complète avec de la charge par induction

Difficile de faire plus complet en matière de connectique. La batterie embarque tout ce qu’il faut pour alimenter ou recharger des appareils en 220 V, des appareils mobiles en USB et même des smartphones que l’on viendra charger en sans-fil par induction.

On débute avec quatre prises 220 V de type F. Celles-ci sont capables de délivrer 2 220 W chacune, mais avec un maximum cumulé de 2 220 W également. Cela permet d’alimenter correctement un nombre correct de produits, y compris des outils électroportatifs. Un mode « Boost » intégré permet toutefois d’aller un peu plus loin avec la possibilité de tenir jusqu’à 2 min à 2 750 W et entre 8 et 10 secondes à plus de 2 750 W après quoi la batterie se mettra en mode sécurité.

On trouve ensuite quatre prises USB-A. Les deux premières sont assez classiques avec une tension maximale de 5 volts et une intensité de 3 ampères. De quoi donner lieu à une puissance de charge de 15 watts maximum. Les deux autres sont plus intéressantes, car compatible avec la norme de recharge rapide Qualcomm QuickCharge 3.0. Capables de tenir une tension de 12 volts au maximum, ces ports peuvent délivrer jusqu’à 18 watts.

Pour les appareils mobiles nécessitant une puissance plus élevée, Bluetti a pensé à intégrer un port USB-C. Répondant à la norme PowerDelivery 3.0, celui-ci peut envoyer jusqu’à 100 watts sur une plage de tension comprise entre 5 et 20 volts pour une intensité maximale de 5 ampères.

D’autres types de ports permettent d’alimenter des appareils en 12 V. Deux connecteurs DC5521 à 10 ampères sont par exemple présents, comme un port allume-cigare et un port camping-car (12 V – 30 A).

L’ensemble de cette connectique est recouvert de caches en plastique évitant les intrusions d’eau et de poussière. Cela ne rend pas l’AC200MAX étanche pour autant, aucun indice de protection IP étant mentionné. On ne peut donc pas l’utiliser sous la pluie.

Sur le dessus de la batterie, on trouve deux larges zones dédiées à la recharge par induction. Ce double chargeur sans-fil peut délivrer jusqu’à 15 watts sur chacune de ses zones. Idéal pour retrouver facilement un peu d’énergie avec un smartphone compatible.

Le côté gauche est pour sa part dévolu aux entrées d’alimentation. Un cache bleu recouvre le connecteur dédié à l’alimentation par panneau solaire. Un adaptateur vers un connecteur MC4 est fourni – de quoi utiliser n’importe quel panneau utilisant ce type de connecteur, Bluetti en proposant évidemment toute une gamme. En photovoltaïque, il est possible de recharger à un maximum de 900 watts. Le même connecteur, via un autre adaptateur fourni, permet de se recharger via une prise allume-cigare.

La recharge de la batterie peut également se faire avec une simple prise secteur. Un bloc secteur est fourni pour cela. Un point qui ne nous ravit qu’à moitié tant ce bloc est imposant. Nous aurions préféré que l’électronique nécessaire à la recharge soit directement intégré à la batterie – cela est le cas sur l’EcoFlow Delta 2 Max. Cet adaptateur délivre un maximum de 500 watts et peut être utilisé conjointement à la charge solaire pour augmenter la vitesse de recharge.

Bluetti AC200MAX

Enfin, deux connecteurs d’extension complètent l’ensemble. Ils permettent d’augmenter la capacité de stockage à l’aide de batteries secondaires – nous y reviendrons plus tard.

Le contenu de la boîte

Si la connectique à disposition est complète, c’est également le cas des accessoires fournis. La boîte renferme ainsi un bloc secteur permettant la recharge, un adaptateur permettant de relier des panneaux solaires (format XT90 – MC4), un adaptateur XT90 pour allume-cigare et un dernier de type aviation. Un manuel d’utilisation est également de la partie.

Une batterie qui peut être modulée comme bon nous semble

Bluetti AC200MAX

Livrée telle quelle, la batterie AC200MAX peut être modulée en fonction des besoins de son utilisateur. Si de base, on ira la recharger sur une prise secteur, elle peut surtout être rechargée en énergie « verte » une fois reliée à des panneaux solaires. Nous l’avons dit, ce modèle propose pour cela une entrée au format XT90, mais n’importe quel panneau ayant une connectique MC4 peut être relié à l’adaptateur fourni.

Bluetti propose une large gamme de panneaux compatibles. Allant de la petite solution délivrant 68 Wc, au gros panneau capable de tenir 420 Wc – c’est d’ailleurs ce panneau que le fabricant nous a mis à disposition pour nos tests. Des modèles intermédiaires à 120 Wc, 200 Wc et 350 Wc sont également proposés, avec la possibilité d’en assembler jusqu’à trois pour maximiser la captation solaire. On le rappelle toutefois, la Bluetti AC200MAX ne tolère qu’un maximum de 900 watts en entrée solaire.

Si la capacité de 2 048 Wh n’est pas assez importe pour votre usage, vous pourrez tout à fait l’augmenter. Deux ports d’extensions permettent de relier des batteries complémentaires de 2 kWh (B230) ou même 3 kWh (B300). De quoi bénéficier d’une capacité de stockage maximale de 8 kWh.

L’AC200MAX ne peut en revanche pas être utilisée comme une véritable batterie domestique. On ne peut la relier à une prise électrique pour alimenter son logement avec – seuls les appareils directement reliés au boîtier peuvent l’être. À l’inverse d’EcoFlow, Bluetti ne propose pas de boîtier d’extension de type micro-onduleur. Il faut pour cela se tourner vers les produits spécifiques de la marque comme les EP500 Pro, EP600 et EP760.

Au quotidien : un écran tactile et une application qui vont à l’essentiel

Le paramétrage et l’utilisation de la Bluetti AC200MAX peut se faire de deux façons. La plus directe est d’utiliser l’écran tactile disposé en façade. Celui-ci est de type résistif et non pas capacitif comme les écrans de smartphones actuels. Il faut donc exercer une pression sur l’écran et non pas l’effleurer. Un choix technologique qui a du sens, car cela permet de manipuler l’écran avec des gants ou des doigts mouillés. Si différents niveaux de rétroéclairage sont proposés, on regrette toutefois que, même avec la luminosité fixée à son maximum, il soit si difficile de lire quelque chose en extérieur par grand soleil.

L’interface de l’écran est assez simple à prendre en main. On regrette toutefois que seuls l’anglais et le néerlandais soient proposés. L’écran principal donne des indications sur la charge restante de la batterie, la puissance en entrée et la puissance en sortie. Date, heure et sons au clic peuvent également être paramétrés par ce biais. On ne tirera guère plus d’informations par cet écran, si ce n’est qu’il permet aussi d’activer le Bluetooth.

Car, oui, la Bluetti AC200MAX est une batterie connectée. Elle ne dispose toutefois pas de wifi pour être pilotée à distance, mais uniquement du Bluetooth. Cela veut dire que l’utilisation de l’application mobile ne peut être faite qu’à proximité de la batterie.

Là encore, les options et possibilités offertes par l’application ne sont pas nombreuses – nous avons testé l’application Bluetti dans sa version 1.4.1. L’appairage de la batterie avec l’application mobile (Android/iOS) est simple (soit par scan Bluetooth, soit par scan de QR code). L’application est vraiment un simple relais de ce que l’on trouve sur l’écran de l’AC200MAX.

Le tableau de bord laisse ainsi voir le pourcentage de batterie restant, la puissance en entrée et celle en sortie. Aucune programmation n’est possible pour, par exemple, recharger la batterie sur les heures creuses. Les abonnés à ce type d’offre d’électricité seront laissés pour compte et devront alors opter pour une prise connectée à part.

L’application permet en revanche de mettre à jour le firmware (micrologiciel interne) de la batterie. De quoi corriger des bugs ou apporter d’éventuelles nouvelles fonctionnalités. Bref, vous l’aurez compris, l’application Bluetti offre, sur l’AC200MAX, le strict minimum. On est assez loin des options offertes par EcoFlow sur ses batteries connectées.

En pratique : une batterie qui tient ses engagements

Bluetti AC200MAX

À l’usage, la Bluetti AC200MAX tient toutes ses promesses. L’alimentation des objets du quotidien se passe sans aucun encombre. La recharge de plusieurs appareils mobiles en USB ne pose aucun problème et on apprécie particulièrement la zone de recharge par induction. Le fabricant fait état d’une courbe en sortie 230 V parfaitement sinusoïdale et, après vérification à l’oscilloscope, nous ne pouvons que confirmer cela.

Une fois déchargée, la batterie nécessite 4 heures et 48 minutes pour être rechargée avec le bloc secteur fourni. C’est particulièrement long, mais en adéquation avec la capacité maximale en entrée 220 V qui est fixée à 500 W. En contrepartie, on remarque que la recharge se fait de manière assez linéaire, entre 475 W et 533 W pour une moyenne relevée à 507 W. Au passage, on note que le rendement de ce bloc d’alimentation est peu reluisant. Il faut ainsi compter sur une différence de 45 W entre ce qui est tiré à la prise et ce qui est effectivement envoyé à la batterie. On a vu mieux. De quoi nous permettre de relever la capacité utile de la batterie : 1 985 Wh, contre 2 048 Wh annoncés, c’est excellent !

Bluetti AC200MAX

Le bruit lors de la recharge est en revanche assez peu agréable. Comme sur l’EcoFlow Delta 2 Max, il faudra oublier la recharge dans un environnement calme, encore moins la nuit à proximité de chambres. Avec 51,5 dB(A) relevés au sonomètre, autant dire que le souffle est particulièrement gênant. En cause, non pas la batterie à proprement parler, mais le bloc secteur de 500 W qui est muni de deux ventilateurs tournant à plein régime. La ventilation du bloc n’est par ailleurs pas progressive en fonction de la température atteinte par l’électronique. Non, celle-ci se met à son maximum dès lors que le bloc est relié au secteur, que la batterie soit en charge ou non. Absolument insupportable ! En utilisation intensive, le niveau sonore est moins élevé, mais on reste loin d’une discrétion totale avec tout de même 47,1 dB(A) relevés à 1 mètre.

Bluetti nous a également fait parvenir un panneau solaire PV420 qui, comme son nom le laisse suggérer, propose une puissance de 420 Wc. Dans la pratique, nous avons pu dépasser les 400 W de puissance instantanée. Il faut toutefois composer avec la taille importante de ce panneau (105 × 268 cm) et de son poids de 14 kg.

Cette station propose par ailleurs de recharger en solaire en même temps que via le secteur, de quoi booster un peu la recharge lors des cas un peu plus urgents.

On termine par un dernier point : la Bluetti AC200MAX ne propose pas de mode EPS. Elle ne protège ainsi pas les appareils contre les microcoupures électriques comme le ferait un onduleur classique.

L’avis de Révolution Énergétique

Simple à utiliser et offrant une connectique riche, la batterie Bluetti AC200MAX est convaincante. Si sa partie connectée n’est pas aussi aboutie que sur certains modèles concurrents, elle a le bon goût de fournir une alimentation suffisamment puissante pour utiliser des objets du quotidien. Une fois reliée à des panneaux solaires, elle représente une solution intéressante pour produire et utiliser de l’énergie verte.

 

 

On a aimé 👍
On a moins aimé 👎
  • Simplicité d’usage.
  • Capacité utile élevée.
  • Connectique riche et variée.
  • Deux zones de recharge sans-fil.
  • Puissance délivrable.
  • Évolutive.
  • Panneaux solaires (en option) simples à connecter.
  • Le poids.
  • Peu d’options offertes par l’application.
  • Pas de wifi, que du Bluetooth.
  • Ventilation peu discrète.
  • Ventilation du bloc secteur insupportable.
  • Pas de mode EPS.
  • Pas d’étanchéité de la batterie.
  • Pas de possibilité de programmer la recharge pour profiter des heures creuses.

ℹ️ En toute transparence

➡️ Cet essai a été réalisé librement par un journaliste de Révolution Énergétique.

➡️ Le produit testé nous a été envoyé gratuitement par la marque, à notre initiative et sans contreparties.

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