AccueilHydrauliqueCes propriétaires de moulins dénoncent des abus administratifs pour la production d'énergie décarbonée

Ces propriétaires de moulins dénoncent des abus administratifs pour la production d'énergie décarbonée

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 18 juillet 2025
D'anciens moulins peuvent être réhabilités pour produire de l'électricité / Image : Moulins Demain

Des propriétaires de moulins, qui souhaitent produire de l’électricité renouvelable et locale, dénoncent la complexité des démarches administratives pour y parvenir. Le sujet, plus complexe qu’il n’y paraît, souligne la difficulté de produire une énergie décarbonée sans impacter la biodiversité des rivières. 

Produire de l’électricité grâce à un moulin est-il un acte écologique ? Voilà une question source de débats, dont la réponse n’est pas tranchée. Pour certains, c’est le moyen de produire une électricité locale et décarbonée en utilisant des édifices déjà présents. Pour d’autres, c’est conserver des infrastructures qui empêchent la restauration de la continuité écologique des rivières.

Cette hésitation quant à l’intérêt des moulins s’en ressent d’un point de vue administratif. Ainsi, la remise en service des moulins est entravée par des procédures administratives longues, complexes, et des contraintes réglementaires très importantes. Face à cette situation, l’association des Amis des moulins de l’Orne a décidé de monter au créneau pour défendre ce mode de production d’énergie ancestral. Une délégation du collectif de sauvegarde des rivières normande a même été reçue par le ministère de l’Industrie et de l’Énergie pour faire avancer la situation.

Dans le même temps, la député finistérienne Sandrine Le Feur a déposé un amendement visant à inclure la petite hydroélectricité dans les objectifs de production d’électricité d’origine hydraulique.

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Trouver un terrain d’entente

En France, les obstacles entravant la continuité écologique des rivières sont extrêmement nombreux. Selon Eau France, ce sont 104 000 obstacles qui ont été recensés en 2023. Cela représente, en moyenne, un obstacle tous les 4 kilomètres ! De ce fait, extrêmement peu de cours d’eau peuvent être considérés comme totalement libres sur de longues distances. Ce constat montre à quel point le travail de restauration de la continuité écologique des cours d’eau est un enjeu important.

Néanmoins, actuellement, seuls 463 moulins sont actuellement en service, pour une puissance installée d’environ 43 MW. Ainsi, il semble qu’une augmentation du nombre de moulins permettant une production électrique serait, en effet, une solution intéressante pour produire de l’énergie renouvelable, en particulier lorsque ceux-ci sont équipés de dispositifs écologiques permettant le passage des poissons comme des passes ou des ascenseurs à poisson.

En parallèle, il apparaît évident que sur les quelque 100 000 obstacles, certains d’entre eux, difficilement valorisables, pourraient être supprimés pour favoriser la continuité écologique.

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