La cheffe du Parti conservateur britannique a fait part de sa volonté d’extraire tout le pétrole et le gaz de la mer du Nord. Une idée fortement inspirée du dirigeant américain Donald Trump et qui pourrait prendre racine en Europe.
« Drill, baby, drill ! » : c’est le presque vieux slogan du Parti républicain repris par Donald Trump lors de son investiture en janvier dernier. Mais cela semble aussi vouloir devenir celui du Parti conservateur britannique. Alors que le principal salon de la production pétrolière et gazière en Europe ouvre ses portes à Aberdeen (Écosse), Kemi Badenoch, la cheffe du parti, l’a annoncé : « Un futur gouvernement conservateur mettra tout en œuvre pour extraire tout le pétrole et le gaz de la mer du Nord. »
Car selon elle, « il est absurde que la Grande-Bretagne laisse des ressources vitales inexploitées » en raison de politiques climatiques et d’une « idéologie impossible ». Rappelons que, comme d’autres, le pays s’est fixé comme objectif celui de la neutralité carbone d’ici 2050. Et cela inclut sa production d’énergies fossiles. Avec l’idée que chaque goutte de pétrole sortie de la mer du Nord devra alors être compensée.
À lire aussi« Drill baby, drill » : et si c’était pour la géothermie au lieu du pétrole ?Parmi les moyens que Kemi Badenoch imagine pour relancer l’exploitation des ressources fossiles du pays, une réforme de la North Sea Transition Authority, l’organisme en charge de la délivrance des permis de forage. Il suit aujourd’hui une ligne qui le mène vers les énergies bas-carbone et la neutralité carbone. Imposant notamment à l’industrie pétrolière et gazière de promouvoir le captage et le stockage du carbone. La North Sea Transition Authority pourrait demain être appelée, au contraire, à se concentrer uniquement sur une accélération de la production de pétrole et de gaz. La promesse faite par Kemi Badenoch : faire ainsi baisser les factures énergétiques des citoyens.
L’idée, toutefois, ne fait pas forcément l’unanimité au sein même du Parti conservateur. Certaines de ses figures dénoncent déjà un programme « anti-écologique “à la Trump” qui ne correspond pas du tout à ce dont le pays a besoin ». Ces personnalités appellent au contraire à travailler avec ceux qui défendent « des politiques climatiques de libre marché qui stimulent l’économie aujourd’hui et laissent un monde meilleur à nos enfants demain ».
À lire aussiLa guerre de Trump contre l’éolien n’a aucune limiteL’annonce tombe également après que le secrétaire travailliste à l’Énergie et à la neutralité carbone, Ed Miliband, a accusé les conservateurs désireux d’abandonner l’objectif de neutralité carbone d’être « anti-scientifiques ». Selon le MetOffice — le Météo France du Royaume-Uni —, en effet, le pays connait déjà des conditions plus chaudes et plus humides que par le passé. Et il est confronté à une augmentation du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes.
Le gouvernement actuel compte donc bien maintenir sa politique d’investissements massifs dans l’éolien offshore et dans le captage et de stockage du carbone. Il assure qu’au-delà d’aggraver la crise climatique, délivrer de nouvelles licences d’exploitation des ressources fossiles de la mer du Nord n’aiderait en rien à réduire les factures énergétiques au Royaume-Uni. Et les experts semblent le confirmer. Ce qui a fait exploser les factures dans le pays, ce ne sont pas les « prélèvements verts » destinés à financer la transition, mais bien les coûts de gros, influencé par… le prix du gaz !
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Actualité1 septembre 2025
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