Les ordures qui jonchent le littoral méditerranéen sont une précieuse ressource pour l’association « Sauvage ». Avec des bouchons en plastique, morceaux de kayak broyés et vieux plombs de pêche, elle a fabriqué une dizaine de maquettes d’éoliennes flottantes. Le procédé de fabrication est surprenant.

Que deviennent les tonnes d’ordures régulièrement collectées sur les plages de Méditerranée lors d’opérations de nettoyage ? Si la majorité finit dans les poubelles classiques, une petite partie est récupérée par « Sauvage ». Basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), l’association transforme les déchets marins en matières premières, qu’elle utilise ensuite pour fabriquer divers objets, et notamment des trophées.

Ainsi, la structure vient de produire 10 éoliennes flottantes, répliques miniatures des turbines qui seront déployées d’ici quelques mois au large de Fos-sur-Mer. Il s’agit d’une commande d’EDF pour l’édition 2023 de son prix « EDF Pulse » récompensant les meilleures innovations dans le traitement du biofouling sur l’éolien en mer flottant.

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Des vélos-machines pour laver et broyer le plastique

La structure du flotteur, les mâts et pales ont été fabriqués à partir des plastiques issus d’un vieux kayak et de bouchons échoués. Pour obtenir la forme souhaitée, ces matériaux sont d’abord broyés en paillettes. Une partie est extrudée afin de réaliser les mâts cylindriques. L’autre est fondue en plaques, ensuite découpées par une machine à commande numérique en diverses pièces pour créer la structure des flotteurs et les pales. Les plombs de pêche abandonnés sont également fondus puis moulés pour créer des disques de lest.

Par ailleurs, certaines opérations sont réalisées uniquement à la force des jambes des volontaires, et ne consomment donc ni électricité ni ressources fossiles. En effet, l’association s’est fabriqué deux vélo-machines : la première est un lave-linge relié à un vieux vélo. L’engin permet de débarrasser les plastiques collectés de leurs impuretés. La seconde est un broyeur, lui aussi relié à une vieille bicyclette, afin de réduire les plastiques en fins copeaux.

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Si les éoliennes fabriquées ne sont évidemment pas fonctionnelles, l’esthétique est assez surprenante. Rien n’empêche, à priori, d’utiliser du plastique marin pour assembler de petites turbines 100 % recyclées produisant réellement de l’électricité. Reste à trouver de vieux moteurs électriques en guise de générateurs. Un prochain défi pour Sauvage ?