Outre les batteries, l’hydrogène et les stations de transfert par pompage-turbinage (STEP), il est possible de stocker de l’électricité grâce à l’air comprimé. Une puissante centrale exploitant cette technologie sera prochainement érigée en Californie.

Avec ses 500 MW et 4 à 6 GWh de capacité de stockage prévues, la centrale à air comprimé de Rosamond (Californie), sera la plus puissante de son genre au monde. Pour se faire une idée, cela représente l’équivalent d’environ une heure de consommation électrique de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Située à une centaine de kilomètres au nord de Los Angeles, elle aura pour mission de stabiliser le réseau local en proie à des blackouts réguliers. Mais comment fonctionne ce système ?
Le principe du stockage par air comprimé (aussi appelé CAES, pour Compressed Air Energy Storage), est plutôt simple. Lorsque la production d’électricité est excédentaire, la centrale comprime de l’air ambiant à une pression de 70 à 100 bars. L’air est ensuite stocké dans de vastes cavités souterraines et la chaleur générée par les compresseurs (jusqu’à 600 °C) récupérée via des échangeurs. Puis, selon les besoins du réseau électrique, l’air et la chaleur (stockée dans la roche, de l’huile ou des sels fondus) sont libérés dans une turbine qui entraîne un alternateur.

Stocker de grandes quantités d’énergie

Ce système est, avec la STEP (station de transfert d’énergie par pompage-turbinage), l’un des plus performants pour accumuler de l’électricité. Son rendement est d’environ 70 % et il permet d’emmagasiner de grandes quantités d’énergie pour un investissement parmi les plus faibles (entre 400 et 1 200 €/kW).

La société canadienne Hydrostor, à l’origine du projet californien, s’est ainsi alliée à l’américain Pattern Energy et au français Meridiam pour exploiter cette technologie. Toutefois, à la différence des centrales CAES classiques qui nécessitent une cavité saline pour stocker l’air comprimé, celles d’Hydrostor peuvent utiliser n’importe-quelle nature de sous-sol.

L’entreprise revendique déjà une première station à Goderich en Ontario (Canada), d’une puissance modeste de 1,75 MW pour 10 MWh de stockage. Au-delà de sa future giga-centrale, elle prévoit un second site californien dont les caractéristiques n’ont pas encore été révélées. Les deux centrales devraient être inaugurées entre 2024 et 2026.

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