La construction de celle qui deviendra la 2ᵉ plus grande centrale solaire de France va bientôt commencer dans l’Oise. Pour limiter l’artificialisation des sols, le projet est développé sur une ancienne base militaire.

En 2018, le ministère des Armées s’était engagé, dans le cadre du plan « Place au soleil », à mettre à disposition plus de 2 000 hectares de terrains d’ici fin 2022 pour y développer des centrales solaires photovoltaïques. Plusieurs appels à manifestation d’intérêt plus tard, un premier projet vient d’être lancé. Du côté de l’ancienne base aérienne 110 de Creil, dans l’Oise. Les activités militaires y ont cessé depuis 2016 déjà. Et après une concertation publique, le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable il y a quelques semaines.

Beaucoup de centrales solaires à venir sur des sites militaires

Le projet est d’envergure. Il prévoit le déploiement de panneaux solaires sur pas moins de 147 hectares de l’ancienne base militaire. Pour une puissance installée qui devrait atteindre les 200 MW. De quoi en faire, derrière l’immense centrale de Cestas (Gironde) et son million de panneaux photovoltaïques (voir notre reportage vidéo), la deuxième plus grande centrale solaire de France, à égalité avec celle de Marville (Meuse) sur la superficie couverte, mais cette dernière ne dépasse pas les 150 MW installés. Et fournir l’équivalent de la consommation moyenne annuelle d’une ville de 85 000 habitants.

Le projet initial était même plus important encore. Mais sa voilure a été revue à la baisse afin d’éviter des dommages trop importants à la biodiversité. En plus, des opérations de transplantation et de récolte de graines sont prévues pour préserver quelques plantes en particulier comme le fraisier vert et la ratoncule. Des mesures compensatoires ont été imaginées pour protéger des milans royaux observés dans la zone. Les travaux, par exemple, ne pourront pas être effectués pendant la période de nidification.

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Dépolluer avant de construire la centrale solaire

Le Français Rubis Photosol a été choisi pour mener à bien l’opération. Il devrait y investir quelque 130 millions d’euros — en partenariat avec la Banque des territoires. Et il a remporté un volume suffisant de projets photovoltaïques au sol à l’appel d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Il a donc lancé les travaux de dépollution des lieux. Il y en aurait pour six mois. On trouve en effet encore sur cet ancien terrain militaire beaucoup d’éclats de munitions ou de bombes non explosées.

Une fois le site débarrassé de ces vestiges de la Seconde Guerre mondiale, la construction de la centrale solaire pourra commencer. Les travaux devraient générer plus de 400 emplois dans la région — ils ne seront plus qu’une trentaine en phase d’exploitation. Et Rubis Photosol promet que les panneaux photovoltaïques entreront en service de manière étalée entre 2024 et 2026. Des panneaux à couches minces du constructeur américain First Solar choisis pour optimiser la production dans cette région des Hauts-de-France qui ne jouit pas d’un fort ensoleillement.