L’immense majorité des stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP) utilise de l’eau pour stocker l’électricité. Une start-up britannique veut la remplacer par un liquide à haute densité, qui permettrait de décupler la puissance tout en réduisant les contraintes techniques et géographiques.

Si l’eau était plus lourde, nos barrages produiraient davantage d’électricité. En partant de ce principe, la jeune société britannique « RheEnergise » a imaginé un concept de STEP exploitant un liquide à haute densité. Les stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage utilisent aujourd’hui de l’eau, qui permet de stocker ou générer de l’électricité à travers deux lacs d’altitudes différentes. RheEnergise veut la remplacer par un liquide chargé de minéraux dont la densité serait 2,5 fois plus élevée.

À lire aussi Comment la Suisse va stocker de l’électricité dans ses montagnes

Efficace à partir de 200 m de dénivelé

L’emploi de ce fluide baptisé « R-19 » mais dont la formule brevetée n’a pas été dévoilée, permettrait d’ériger des STEP efficaces même sur les petits reliefs. À puissance égale, elle nécessiterait une hauteur de chute 2,5 fois moins élevée qu’une STEP classique. Selon la start-up, l’installation serait pertinente à partir de 200 m de dénivelé. Idéal à-priori pour le Royaume-Uni, qui est dépourvu de hauts massifs montagneux. RheEnergise affirme y avoir identifié 700 sites susceptibles d’accueillir une STEP « haute densité ».

Concurrencer les batteries

Chaque centrale développerait une puissance de 10 à 50 MW pendant 2 à 10 heures, en fonction de la taille des réservoirs. Si elles exploitent le même principe, elles ne sont en rien comparables avec les STEP classiques qui peuvent aujourd’hui délivrer plusieurs centaines voire milliers de mégawatts. Celle de Montézic en France peut par exemple fournir 910 MW pendant 40 heures.

La solution développée par RheEnergise ne devrait donc pas faire d’ombre aux STEP classiques. Elle s’érige surtout en concurrente des coûteux systèmes de stockage par batteries stationnaires. La start-up prévoit de construire sa première centrale d’ici mi-2023. Elle est actuellement en quête de financements et a lancé une campagne de financement participatif.

À lire aussi « Grande Abondance », le projet de STEP monumentale d’un étudiant ingénieur