En France, la pose de panneaux photovoltaïques peut être refusée pour de simples raisons paysagères, architecturales ou patrimoniales. Des tuiles solaires qui se fondent complètement dans le décor pourraient être une solution. Ce genre de technologie est déjà développé par certains fabricants.

L’essor du photovoltaïque s’est accompagné de plusieurs innovations comme la peinture solaire, le film solaire ou encore les tuiles solaires. Ces nouveaux produits ont le commun objectif d’optimiser la manière d’exploiter l’énergie du soleil. Avec l’entrée de Tesla dans le marché du photovoltaïque, les tuiles solaires ont particulièrement gagné en réputation. Mais la firme d’Elon Musk est loin d’être la seule à en avoir créé. Parmi ses concurrents, il y a Dyaqua, une enseigne italienne produisant des tuiles solaires baptisées Invisible Solar, dont leur particularité est leur ressemblance avec les vraies tuiles traditionnelles.

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Des tuiles plastiques à l’apparence de terre cuite

En apparence, les Invisible Solar ressemblent aux tuiles classiques en terre cuite. Un aspect physique qui soulève un questionnement : comment intégrer des cellules solaires dans de l’argile ? En réalité, ces produits ne sont pas conçus avec de la terre cuite, mais avec un plastique spécial, présenté comme recyclable et non toxique, développé par l’entreprise Dyaqua. Chaque tuile encapsule ensuite un petit panneau solaire en son cœur. Teinté pour acquérir l’aspect de l’argile cuite, le matériau semble opaque, mais il laisse pourtant passer la lumière du soleil, alimentant ainsi les cellules à l’intérieur.

Ces tuiles solaires remplacent un toit ordinaire sans avoir besoin d’une structure supplémentaire. Les modules sont reliés entre eux via des vis métalliques, et chaque rangée de tuiles se raccorde ensuite à un onduleur. Outre sa capacité à fournir de l’énergie, ce toit solaire imperméabiliserait l’habitation, purifierait l’air, et serait autonettoyant d’après son fabricant, qui ne communique toutefois aucune précision sur ces attributs supposés.

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Actuellement, l’entreprise procède à la création de nouveaux produits photovoltaïques qui s’apparentent à d’autres matériaux tels qu’à la pierre, au bois et au béton. L’objectif est de rendre presque toutes les surfaces extérieures d’un bâtiment énergétiquement actives. Ces autres technologies ne sont, pour le moment, qu’à l’état de prototype.

Quand l’esthétique prime sur la technique

En termes de rentabilité et de prix, les tuiles Invisible Solar sont loin de rivaliser avec les panneaux photovoltaïques ordinaires. Une installation d’un kilowatt-crête nécessite 134 modules sur une surface de 9 m². Le rendement est donc d’environ 111 Wc/m². Pour des panneaux classiques, il est possible d’avoir jusqu’à 160 Wc/m². Et si l’on parle de prix, les tuiles italiennes coûtent 7 €/Wc, soit sept fois plus cher que les plaques solaires ordinaires.

Pour ces raisons, les Invisibles Solar risquent de seulement attirer ceux qui veulent (ou doivent) à tout prix privilégier l’esthétique de leur toiture. Les produits pourraient également être intéressants pour équiper les édifices anciens afin de les rendre producteurs d’énergie tout en maintenant leur nature. Et comparées à ses semblables, les tuiles solaires Invisible Solar laissent toujours à désirer si l’on se réfère à la rentabilité. Le célèbre Solar Roof de Tesla développe, par exemple, 140 Wc/m². On peut également citer les tuiles Alpha Solaire de Edilians, qui déploient 150 Wc/m², ou encore les modèles Generon de la société Terran, dont la puissance est de 167 Wc/m².

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