Dans cette crise inédite que nous traversons, les énergies renouvelables continuent à produire et à alimenter les réseaux, démontrant ainsi leur très grande résilience. Grâce à l’engagement des acteurs de terrain, la majorité des installations en service continue de fonctionner et de participer à la sécurité d’approvisionnement des entreprises et des ménages.

La filière éolienne s’est mise en ordre de bataille

« Dès l’annonce des mesures de confinement, nous avons immédiatement réagi et anticipé les conséquences de la crise en consultant nos adhérents sur les difficultés identifiées pour la poursuite de leurs activités », nous dit-on chez France Energie Eolienne (FEE), l’association qui fédère les professionnels de la filière éolienne en France.  « Tous les employés dont la présence sur le lieu de travail n’est pas requise font du télétravail, mais les salariés responsables des opérations et de la maintenance des sites assurent leur service en prenant des précautions d’hygiène et de protection » nous confirme-t-on encore chez FEE. La filière est en contact permanent avec les Ministères de la Transition écologique et solidaire, de l’Économie et du Travail et elle nous confirme avoir obtenu les autorisations pour maintenir les opérations indispensables et anticiper les freins et les obstacles posés par le confinement.
« Le samedi 29 mars, l’éolien a représenté plus de 20% de la production électrique sur le réseau français » peut-on lire dans un communiqué publié par FEE. L’association signale par ailleurs que « pendant cette période exceptionnelle, l’énergie éolienne contribue au maintien des services essentiels, tels que les hôpitaux et les administrations de santé ».

Les approvisionnements en bois énergie sont assurés

En ce qui concerne les réseaux de chaleur, les chaufferies et les sous-stations figurent parmi les sites stratégiques dont la continuité des activités est jugée indispensable. La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) est rassurée sur les conditions d’approvisionnement en bois. « Les entreprises de production de bois énergie peuvent continuer à travailler », constate la FNCCR qui s’appuie sur les instructions données par le gouvernement à la Fédération nationale du bois (FNB). Quant aux transports, ils sont autorisés, dès lors que les mesures de prévention et protection sont respectées. Le SER confirme également que l’activité forestière est maintenue et que des canaux de distribution restent opérationnels.

Même son de cloche du côté des fournisseurs de bois énergie. La filière des biocombustibles (granulés, bûches et bûchettes densifiées) continue de répondre aux besoins des consommateurs en approvisionnant les distributeurs spécialisés, les grandes surfaces alimentaires et les magasins de bricolage où les retraits de commande sont toujours possibles.
A ce propos, Jean-Louis Bal, président du SER, rappelle que le secteur a créé plus de 15.000 emplois dans l’hexagone et que le bois énergie est une ressource locale précieuse dans ces temps de crise. Il ne faudrait donc pas que la forte diminution des prix des combustibles fossiles entrave la croissance de la filière.

La filière des biocombustibles continue de répondre aux besoins des consommateurs

Elisabeth Borne est à l’écoute du secteur

Selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) l’inquiétude est toutefois palpable dans certains secteurs car des métiers comme ceux des équipementiers et des développeurs de projets font face à des difficultés majeures. Un certain nombre d’activités sont en effet en léthargie depuis le début du confinement. Si l’usine de General Electric à Saint-Nazaire poursuit la fabrication des nacelles d’éoliennes pour le parc offshore, la production et le vente des poêles et chaudières à bois, par exemple, est complètement à l’arrêt. « Cela concerne une cinquantaine de PME en France », observe Jean-Louis Bal.

La ministre de l’écologie et de la transition énergétique, Elisabeth Borne, a reçu l’ensemble des acteurs des énergies renouvelables qui se félicitent de l’écoute de la ministre et de ses services. « Elle s’est montrée très attentive aux difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises et elle a pris très rapidement une série de mesures, par exemple en accordant des délais aux porteurs de projets et en décalant les périodes d’appels d’offres », précise le SER. Le 2 avril, la ministre a notamment annoncé dans un communiqué, des mesures pour accompagner les porteurs de projets de la filière biogaz, dans le contexte d’état d’urgence sanitaire du covid-19. Les développeurs sont en effet confrontés « à des difficultés pour finaliser les projets en cours de construction », souligne le ministère. Afin de les soutenir, il annonce des délais prolongés pour la mise en service des installations en construction.

A l’issue de ces concertations, madame Borne a tenu à rassurer le secteur en déclarant que la crise sanitaire ne devait pas être un prétexte pour renoncer aux objectifs ambitieux que la France s’est fixée en matière de développement des énergies renouvelables et de poursuite de la transition énergétique. « Les résultats des récents appels d’offres confirment d’ailleurs la très grande compétitivité des différentes filières renouvelables » ajoute le SER.

Elisabeth Borne : « la crise sanitaire ne doit pas être un prétexte pour renoncer à la transition énergétique »