Bien que plus de la moitié de sa production électrique provienne déjà de l’éolien, le Danemark confirme sa volonté d’aller encore plus loin dans le secteur en construisant une île énergétique en mer du Nord.

Quand on parle d’île, on pense aux cocotiers et au sable fin. Mais ici, il n’est pas question de farniente : il s’agit plutôt d’assurer l’approvisionnement électrique de la population danoise et européenne.

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L’exceptionnel potentiel de la Mer du Nord

En mai 2020, le Danemark avait annoncé vouloir utiliser le potentiel exceptionnel de la mer du Nord pour y installer une île énergétique. Il s’agit d’y déployer des éoliennes maritimes capables de produire à terme jusqu’à 10 Gigawatts, soit l’équivalent de la consommation électrique de 10 millions de foyers européens.

La particularité de ce projet réside dans le fait qu’il sera en constante évolution pour s’adapter aux avancées technologiques du futur. Cette flexibilité va aussi permettre de faciliter et d’accélérer sa construction en permettant de monter les modules sur la terre ferme avant de les installer en mer.

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Vers l’indépendance énergétique danoise

Évalué à 30 milliards d’euros, ce projet porté principalement par les entreprises Orsted et ATP a donné lieu à un accord de coopération entre le Danemark et le Luxembourg. À terme, l’objectif est de pouvoir se passer de pétrole et de gaz en matière de chauffage et de transport.

La production électrique issue de cette nouvelle installation devrait être moins onéreuse que celle provenant du nucléaire et permettre d’aider l’Europe à relever le défi de la transition énergétique.

Bien que le Danemark soit un très bon élève en matière d’énergies renouvelables au sein de l’Union européenne, l’objectif est également de permettre au pays d’accroître son indépendance énergétique, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Le projet danois n’est pas le seul à l’étude à ce jour puisqu’une installation similaire est envisagée par la Belgique et devrait voir le jour dans la partie belge de la mer du Nord d’ici 2026. A terme, le projet consiste à connecter électriquement ces 2 îles par un câble sous-marin à très haute tension (HVDC).

Enfin, côté français, notons que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a signé le 14 mars 2022 un accord de coopération avec l’Agence Danoise de l’Énergie dont le but est d’échanger sur les conditions de raccordement au réseau de transport d’électricité éolien en mer dans les deux pays.

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