RTE vient de lancer un appel d’offres pour des opérations de déminage sur le périmètre des deux futurs parcs éoliens flottants français en Méditerranée. Cette opération, loin d’être exceptionnelle, est un prérequis indispensable à tout chantier de parc éolien offshore.

Le projet de deux parcs éoliens offshore flottants prévus en Méditerranée pour une puissance cumulée de 500 MW avance à grands pas. Ses emplacements définitifs ont récemment été retenus : une zone de 296 km² au large de Port-la-Nouvelle (11) et une zone de 312 km² au large de Fos-sur-Mer (13), baptisée AO6. Le cahier des charges définitif nécessaire à la seconde phase de mise en concurrence devrait être publié dans les prochaines semaines. De son côté, RTE, en charge du raccordement électrique des parcs, continue à préparer le terrain. C’est dans ce contexte que le gestionnaire du réseau électrique français vient de lancer un appel d’offres pour le déminage des zones concernées.

Cette opération, qui peut surprendre, est en réalité une étape incontournable de tout projet éolien en mer. Du fait, notamment, des deux guerres mondiales, les munitions non explosées (UXO) sont légion dans les fonds marins. C’est pourquoi, chaque futur parc doit être méticuleusement inspecté pour éviter tout accident pendant les travaux.

À lire aussi Éolien en mer : la carte des parcs et projets en France

Une opération de déminage en cours au large de Tréport

C’est exactement ce qui se passe, du côté du futur parc offshore de 500 MW de Dieppe, en Seine-Maritime. À quelques mois du début des travaux, un navire spécialisé sonde actuellement les fonds marins de la zone concernée. Son objectif est simple : désensabler et identifier avec précision grâce à son robot sous-marin téléguidé les quelque 200 anomalies magnétiques repérées en amont par l’opérateur du projet.

Cette analyse a pour but de repérer toute trace de munition, mais également tout objet ayant un potentiel intérêt historique. Pour cela, les équipes du navire travaillent en collaboration avec le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM). Ainsi, en 2021, un lingot de plomb de 89 kg vieux de 2 000 ans a été découvert durant les travaux du parc éolien en mer du Calvados, et désormais exposé au musée de Normandie. Lorsque des munitions sont découvertes, c’est la Marine nationale qui prend le relais par le biais du groupe de plongeurs démineurs basés à Cherbourg, dans le Cotentin.

À lire aussi Pourquoi les fondations d’éoliennes flottantes sont-elles gigantesques ?