Dans différents domaines, les scientifiques ont appris à s’inspirer de la nature. Y compris dans celui de l’énergie. Aujourd’hui, des chercheurs racontent comment ils espèrent littéralement pirater l’un des processus de la vie pour produire sur l’hydrogène ou des carburants propres.

Il n’y a pas que les hommes qui exploitent la lumière du Soleil pour produire l’énergie dont ils ont besoin. Les plantes — comme les algues et certaines bactéries — le font aussi. Depuis la nuit des temps, elles doivent leur vie à la photosynthèse. Elles captent le CO₂ présent dans l’atmosphère et le transforment en biomasse, grâce à l’énergie solaire et un peu d’eau. Le processus est crucial. Et il a beaucoup été étudié. Mais des chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) en révèlent aujourd’hui un secret qui pourrait soutenir notre quête d’énergies renouvelables.

Parce que depuis un moment déjà, les scientifiques espèrent réussir à mettre au point un procédé qui s’inspirerait de ce que font les plantes au quotidien. Une sorte de photosynthèse artificielle qui utiliserait, elle aussi, le CO₂, l’eau et l’énergie du soleil, non pas, toutefois, pour fabriquer de la biomasse, mais pour produire soit de l’hydrogène, soit des carburants propres. Il y a quelques mois, des chercheurs de la même université de Cambridge avaient d’ailleurs mis au point des sortes de feuilles artificielles capables de produire des carburants verts en exploitant ni plus ni moins que les mêmes ressources que leurs cousines naturelles.

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Doper la photosynthèse artificielle pour produire des carburants propres

Cette fois, c’est sans réellement l’avoir cherché que les scientifiques pourraient apporter une nouvelle pierre à l’édifice. Depuis longtemps, ils savent qu’au cœur du vivant, la conversion de l’énergie solaire en biomasse se fait en quelques millionièmes de millionième de seconde. Alors, pour valider les idées qu’ils se faisaient du processus, les chercheurs de l’université de Cambridge ont choisi de s’appuyer sur des technologies de pointe ultrarapides. Et c’est ainsi qu’ils ont découvert que les premières étapes de la photosynthèse présentent comme des fuites. Comprenez qu’elles laissent s’échapper des électrons, ces particules bourrées d’énergie.

Dans la nature, cela pourrait aider les plantes à se protéger des dommages causés par une lumière trop vive ou par des changements de luminosité trop rapides. Nous concernant plus directement, les chercheurs assurent que le fait de pouvoir extraire des électrons à un stade précoce du processus — le pirater, d’une certaine manière… beaucoup de scientifiques s’y sont déjà cassé les dents — pourrait rendre la photosynthèse artificielle plus efficace à générer de l’hydrogène ou des carburants propres. « C’est époustouflant », commentent-ils. « Au début, nous pensions que nous avions fait une erreur : il nous a fallu du temps pour nous convaincre que nous l’avions fait. » Reste à réussir à faire sortir la découverte du laboratoire…

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