Le 28 juillet dernier, le parc photovoltaïque de Saint-Hélène, en Gironde, a fait l’objet d’un départ d’incendie. Il s’agit du cinquième depuis le début de l’année. Face à cette situation, le maire de la commune a décidé de suspendre l’activité de la centrale et a demandé à l’exploitant de faire le nécessaire pour sécuriser l’installation.

Huit. C’est le nombre de départs de feu qui ont eu lieu depuis 2018 sur une parcelle de 12 MWc du parc photovoltaïque de Sainte-Hélène. Géré par la société Le Betout Énergies, le parc est-il installé sur un cimetière indien, ou victime d’un mauvais entretien ? Pour le maire de la commune Lionel Montillaud, la réponse porterait plutôt sur la seconde réponse.

Inaugurée en 2015, la parcelle enchaîne les incendies. En 2018, déjà, près de 11 hectares de végétation étaient partis en fumée. Plus récemment, en avril dernier, ce sont 2 hectares de broussaille qui avaient été ravagés. Pourtant, les parcelles environnantes également équipées de panneaux solaires n’ont pas déclaré de tels sinistres à répétition.

Face à cette situation, le maire de Saint-Hélène a décidé d’agir, car si les incendies ont systématiquement été maîtrisés, chaque intervention des secours coûte cher à la commune, et le parc se trouve en plein cœur d’un vaste massif forestier. Après une première lettre de mise en demeure restée sans réponse, le maire a cette fois, décidé de prendre un arrêté municipal visant à suspendre l’activité de la centrale afin que l’exploitant prenne ses responsabilités à travers un plan d’action portant, notamment, sur le débroussaillage du parc.

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La démarche aurait déjà porté ses fruits puisque l’entreprise chargée de l’entretien du site se serait rendue sur place quelques jours après l’incendie. La mairie a également indiqué que le plan d’action évoqué était d’ores-et-déjà en cours d’étude, et qu’il portait notamment sur un diagnostic de toute l’installation électrique et électronique.

Faire évoluer les normes de dimensionnement des parcs photovoltaïques ?

Malheureusement, ce type d’évènement n’est pas exceptionnel. Cette année, des départs d’incendie ont également eu lieu dans une centrale solaire photovoltaïque situé à Azur, dans les Landes, à Saint-Antonin, dans le Var ou encore à Aghione, en Corse. Même la centrale flottante de Piolenc avait été touchée par un incendie en janvier 2022.

Ces incendies sont généralement rapidement maîtrisés par les pompiers grâce à des recommandations qui permettent de limiter leur développement. À titre d’exemple, le débroussaillage des parcs est une obligation réglementaire pour assurer une rupture de continuité, et donc limiter la propagation de l’incendie.

Néanmoins, la récurrence des surchauffes dans des boîtiers électriques ou, par exemple, des locaux destinés aux batteries (c’est le cas de l’incendie d’Aghione) interroge sur les normes appliquées qui pourraient nécessiter une mise à jour. Le déploiement de fermes solaires étant un processus encore relativement récent, nul doute que le retour d’expérience de ces différents incidents permettront d’améliorer le cadre réglementaire applicable à ces infrastructures pour en limiter les risques.

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