Au Liban, le réseau électrique est dans un état lamentable. Faute d’investissements, il n’y a plus assez de puissance installée pour assurer l’alimentation en courant des habitants sans coupures quotidiennes. Les panneaux solaires présentent donc une alternative intéressante, devenue nettement moins chère que les groupes électrogènes. Mais face à la croissance de la demande, certaines entreprises ont tendance à bâcler le travail. L’État quant à lui ne fait rien pour encourager la filière.

Depuis 2019, le Liban subit une crise catastrophique ayant ruiné le pays et l’électricité est devenue rare, notamment depuis la crise énergétique qui n’épargne pas le pays. L’opérateur Électricité du Liban (EDL) ne parvient plus à répondre à la demande et effectue des délestages massifs qui plongent régulièrement les habitants dans le noir.

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Des générateurs trop coûteux en carburant

Pour parer aux coupures, de nombreux libanais se sont équipés de générateurs thermiques. Il y en aurait 35 000 à travers le pays. Avec la hausse des prix des carburants, leur utilisation est devenue extrêmement coûteuse. L’électricité générée par ces groupes électrogènes, dont certains en font un juteux business, était revendue 5 900 livres (3,89 € au cours actuel) par kWh mi-2021 selon le média L’Orient le jour.

S’équiper en panneaux solaires y est donc devenu indispensable pour produire de l’électricité moins chère et moins dépendante. D’autant que le pays bénéficie d’environ 300 jours de soleil par an. Alors que le pétrole est de plus en plus cher, le coût des panneaux solaires, lui, ne cesse de baisser. Les libanais qui en ont les moyens préfèrent ainsi opter pour le photovoltaïque plutôt que pour les groupes électrogènes. Une manne pour les professionnels du secteur qui ont toutefois du mal à répondre à la demande croissante.

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Des installations parfois dangereuses

Ainsi, les utilisateurs se retrouvent parfois avec une installation de mauvaise qualité. En cause, le développement explosif du secteur qui attire de nombreuses entreprises peu qualifiées, qui ne réalisent pas les installations dans les règles de l’art. À la clef, des risques de défaillance, voire d’incendie.

Il serait temps pour l’État de prendre des mesures pour contrôler davantage la filière. Mais ce n’est manifestement pas à l’ordre du jour. En effet, ces installations photovoltaïques restent des initiatives individuelles et l’État n’a aucun plan sérieux pour développer le solaire à grande échelle. À cette heure, le Liban est donc toujours fortement dépendant des énergies fossiles : 95 % de la production électrique nationale provient du fioul, que le pays peine à importer pour répondre à ses besoins.

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