Orano, spécialiste français de l’uranium, cherche à diversifier ses activités. Un procédé industriel innovant qu’elle a développé permet de réaliser les deux étapes du recyclage de batteries usagées : le broyage et la récupération des métaux. Le recyclage des batteries deviendra en partie obligatoire depuis les nouvelles règles d’économie circulaire européenne.

Le procédé de recyclage qu’Orano développe se compose en deux temps : le prétraitement, qui vise l’obtention d’un mélange sous forme de poudre appelé « matière active », suivi de l’étape d’hydrométallurgie qui finalise la récupération des métaux contenus dans les batteries. Le corps de la cellule est en effet composé de lithium, graphite, cobalt, nickel, etc. Il est broyé pour obtenir une poudre, appelée « matière noire », avant d’être que les différents éléments chimiques soient séparés et servir à de nouvelles batteries.

Orano cherche à améliorer son procédé pour augmenter le rendement, limiter la consommation énergétique et les impacts environnementaux. Ce procédé de prétraitement avait été préalablement conçu et validé à l’échelle de laboratoire au CEA Liten dans le cadre d’un partenariat commun avec Orano. Au-delà du recyclage des batteries, Orano cherche à développer de nouveaux matériaux pour les cathodes afin de se passer de ces mêmes matières premières pour lesquelles il est difficile de s’approvisionner.

À lire aussi Comment la France va faire exploser sa capacité d’enrichissement d’uranium

Réduire les pertes lors du recyclage des batteries

L’enjeu pour Orano est de limiter les pertes liées au taux de collecte des batteries et de récupération, lors du recyclage. Le producteur de combustible nucléaire et aussi recycleur souhaite développer un segment de marché qui n’est pas éloigné du sien. L’hydrométallurgie et la chimie des poudres, son cœur de métier, est étroitement lié au recyclage des batteries. À travers le partenariat avec le groupe automobile franco-italo-américain Stellantis, au moyen d’une coentreprise, elle aidera le constructeur automobile à se conformer aux exigences de l’Union européenne en matière de batteries et de leurs déchets.

Un nouveau règlement favorisera l’économie circulaire à travers des objectifs de collecte de déchets, de valorisation et de niveaux minimum de contenu recyclé pour les batteries, notamment de véhicules électriques. Ce cadre réglementaire est important et contraignant, car les matières premières primaires peuvent parfois être plus onéreuses que les matières recyclées. L’enjeu est de limiter l’impact environnemental (extractions, raffinage, transport …) et d’augmenter la sécurité d’approvisionnement alors qu’ils sont produits par un nombre limité de pays. La production devrait démarrer début 2026 dans une usine à Dunkerque et réutilisera les « infrastructures et ressources existantes » de Stellantis.