Il coûte cher, mais serait considérablement économe en énergie : le ballon d’eau chaude thermodynamique. Ce système, qui utilise une pompe à chaleur pour produire de l’eau chaude sanitaire, consommerait 3 à 4 fois moins d’électricité que son homologue à résistance. Qu’en est-il réellement ? Nous avons mesuré précisément l’appétit d’un chauffe-eau thermodynamique sur une année complète, en conditions réelles. Le résultat est au-delà des espérances.
Lorsque notre chauffe-eau classique à résistance est tombé en panne, détruit par le calcaire et la corrosion, le choix du modèle pour le remplacer nous a taraudé. Et si nous en profitions pour changer de mode de production d’eau chaude sanitaire ? Notre cumulus, vieux d’une dizaine d’années, occupait le plus grand poste de consommation électrique après le chauffage : pas moins de 2300 kWh chaque année.
Pour gagner en sobriété, une solution s’est imposée : le chauffe-eau thermodynamique. Il s’agit d’un ballon produisant de l’eau chaude grâce à une pompe à chaleur. Plusieurs modèles existent : l’appareil peut exploiter la chaleur contenue dans l’air extrait de la VMC, dans l’air ambiant d’une pièce non chauffée, ou dans l’air extérieur. Pour des raisons techniques, nous avons retenu la dernière solution, qui implique la présence d’une unité extérieure (bibloc), contrairement aux autres, monobloc.
Les devis s’enchaînent, et le couperet tombe : nous devrons débourser 3 200 euros pour faire installer ce chauffe-eau thermodynamique, le modèle Aéromax 3 en 270 L du fabricant français Thermor. Un prix ahurissant, qui se décompose en un peu plus de 2500 euros de matériel (le ballon et son groupe extérieur), 500 € de main d’œuvre et le reste de TVA.
Soyons honnêtes, en l’absence d’aides à la rénovation énergétique, nous n’aurions en aucun cas opté pour un système aussi coûteux. Au moment de passer commande et dans notre situation (le montant des primes étant fréquemment révisé et certaines conditionnées aux revenus du foyer), une subvention de 1200 euros de Ma Prime Rénov’ cumulée à une prime CEE et à une aide du département des Bouches-du-Rhône, rapporte le coût d’installation du chauffe-eau thermodynamique à « seulement » 1 120 euros. C’est à peine supérieur au coût de remplacement par un cumulus classique à résistance, autour de 1 000 euros main d’œuvre comprise, et qui ne peut faire l’objet d’aucune aide.
Pour obtenir un tel rabais, il nous a fallu remplir de fastidieux dossiers, subir un contrôle in situ de l’installation par un expert mandaté par Ma Prime Rénov, et surtout beaucoup de patience. Après avoir avancé l’intégralité du montant, nous avons obtenu le versement de l’aide Ma Prime Rénov’ onze mois plus tard et plus de six mois pour les autres subventions. Tous ces efforts semblent toutefois avoir été récompensés.
À lire aussiUn ballon d’eau chaude thermodynamique est-il vraiment économique ?Un an après l’installation du chauffe-eau thermodynamique, le bilan est sans appel. L’appareil a consommé près de quatre fois moins d’électricité que notre précédent ballon d’eau chaude : 595 kWh contre 2302 kWh pour le modèle à résistance. Si le coefficient de performance (COP) promis par la fiche technique du Thermor Aeromax 3 est de 3,87 (à +7 °C), le nôtre, bien que moins précis, s’élève à 3,87 sur l’année complète. Une belle performance, notamment aidée par le climat plutôt doux des Bouches-du-Rhône. L’appareil a toutefois dû affronter un hiver avec une minimale record à – 6,6 °C et un été torride avec une maximale à 40,4 °C.
C’est logiquement durant les mois les plus chauds que la consommation électrique est la plus faible. Le mois de juillet, le plus sobre, affiche 18,7 kWh, grâce à une faible consommation d’eau chaude et un air extérieur à une température optimale. Le mois de janvier, le plus énergivore, a lui englouti 99 kWh. Rapportée sur l’année, la consommation moyenne quotidienne atteint 1,63 kWh. Pas grand-chose pour cette maison individuelle hébergeant quatre personnes.
Malgré un fonctionnement en milieu de journée pour profiter de la chaleur diurne, le chauffe-eau à pompe à chaleur nous a coûté 116 euros d’électricité. L’année précédente, le cumulus à résistance représentait 376 euros. L’économie est substantielle : 260 euros, ce qui permet de rentabiliser le chauffe-eau thermodynamique en six mois seulement, bien évidemment grâce aux aides. À noter qu’avec des panneaux photovoltaïques, qui produisent au moment exact où le chauffe-eau thermodynamique est en fonctionnement (la plage est réglable via une application smartphone), l’économie aurait été nettement plus grande.
En l’absence de subventions, plus de huit ans auraient été nécessaires pour égaler les coûts d’un cumulus traditionnel. Difficile d’accorder sa confiance sur une telle durée pour un chauffe-eau, quelle que soit sa technologie, dans une région où l’eau est très calcaire.
Comparaison des coûts d’un chauffe-eau thermodynamique et d’un chauffe-eau classique | ||
Chauffe-eau thermodynamique (CET) | Chauffe-eau classique | |
Consommation électrique sur 1 an |
595,29 kWh |
2302,84 kWh |
Coût au tarif bleu EDF (en heures creuses pour le ballon classique et en base pour le CET) sur 1 an |
116,2 € |
376,51 € |
Coût d’achat et d’installation avant aides (via un professionnel) |
3 200 € |
1 000 € |
Coût d’achat et d’installation après aides (via un professionnel) |
1 120 € |
1 000 € |
Coût sur 10 ans avec les aides (achat, pose et énergie) |
2 282 € |
4675 € |
Coût sur 10 ans sans les aides (achat, pose et énergie) |
4 362 € |
4 675 € |
Temps de retour sur investissement du CET avec les aides |
0,5 an | |
Temps de retour sur investissement du CET sans les aides |
8,5 ans |
Il faut également remarquer qu’un ballon d’eau chaude thermodynamique est plus complexe que son homologue à résistance. En cas de panne sur la partie pompe à chaleur, la maintenance doit être réalisée par un technicien qualifié à la manipulation de fluides frigorigènes. C’est un peu plus délicat qu’un cumulus classique, qui peut être installé et entretenu par un bricoleur expérimenté. Sur notre modèle, une garantie protège l’installation pendant cinq ans, à l’exception de la cuve, garantie deux ans. Qu’en sera-t-il au-delà ? Selon Atlantic, l’espérance de vie d’une unité extérieure de pompe à chaleur est de 15 à 20 ans. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de notre installation.
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