Contrôlé par l’État, le tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE) garantit des prix abordables à une majorité de particuliers et petites entreprises. Ils peuvent être révisés deux fois par an au maximum. Ainsi, au 1ᵉʳ février 2024, ils augmentent de 8,6 à 15,9 % en moyenne, selon votre option tarifaire. Que vous soyez en option base, heures pleines / heures creuses ou Tempo, découvrez le tableau des prix actualisé et leur évolution.

[Article mis à jour le 01/02/24]

Deux fois par an, généralement en février et en aout, les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) sont révisés. Si, habituellement, la grille de prix évoluait lentement, elle connaît de brutales hausses depuis 2 ans. Entre février 2022 et février 2024, les tarifs réglementés ont bondi en moyenne de 44,6 % pour l’option base.

Déterminés par l’État français, les prix du TRVE sont pourtant censés garantir à tous les particuliers et certains petits professionnels un accès à l’électricité à coût maîtrisé, à l’inverse des offres dites « de marché » dont les prix sont extrêmement variables. Seul EDF, le fournisseur historique d’électricité, propose le tarif réglementé, aussi appelé « tarif bleu ». Les fournisseurs alternatifs ne le proposent pas, même s’ils commercialisent parfois des offres « indexées sur le tarif réglementé ».

Voici les nouveaux tarifs réglementés TTC au 1ᵉʳ février 2024, tels que publiés par EDF. Les tarifs hors taxes peuvent être consultés dans cette publication du Journal officiel.

Les nouveaux prix de l’électricité au 01/02/2024

À titre d’exemple, voici les conséquences de la hausse du tarif bleu « base » sur le budget électricité de quelques appareils :

Coût avant le 01/02/24

Coût au 01/02/24

Différence

Recharge d’une voiture électrique de type citadine pendant 1 an ¹

546,24 €

596,64 €

+ 50,4 €

Convecteur électrique pendant 5 mois ²

208,94 €

228,22 €

+  19,28 €

Lave-vaisselle durant 1 an ³

40,97 €

44,75 €

+  3,78 €

¹ Véhicule électrique parcourant 15 000 km à une consommation moyenne de 16 kWh/100 km (soit 2 400 kWh).

² Convecteur électrique de 1 500 W utilisé à pleine puissance en moyenne 4 heures par jour durant 5 mois (soit 918 kWh).

³ 5 cycles en mode ÉCO par semaine pendant 1 an (soit 180 kWh).

Les options heures pleines / heures creuses et Tempo fortement pénalisées

L’augmentation des prix du kilowattheure affecte différemment les options base, heures pleines/heures creuses et Tempo.

➡️ En option base : + 10,54 %

➡️ En option heures pleines / heures creuses : + 9,76 % pour la tranche d’heures pleines, mais + 13,13 % pour la tranche d’heures creuses, plus avantageuse.

➡️ En option Tempo : la hausse atteint + 22,73 % pour la tranche d’heures creuses en jours bleus, qui est la moins chère des six tranches. En revanche, elle est limitée à + 3,28 % sur le créneau d’heures pleines en jour rouge, le plus cher.

Dans l’ensemble, ces hausses inégales réduisent l’intérêt économique des deux options à tarification différenciée encore commercialisées. En proposant des tarifs plus bas en heures creuses et périodes de faible demande, HP/HC et Tempo sont censées récompenser les clients pour leurs efforts de sobriété durant les périodes de forte demande. Elles contribuent à rendre le réseau plus flexible et à adoucir les pics de consommation, notamment en hiver. Ces nouvelles hausses paraissent donc surprenantes, alors qu’il est régulièrement demandé aux consommateurs d’adopter des éco-gestes et de décaler leurs consommations.

Évolution du prix de l’électricité entre 2013 et 2024

En option base

 

En option heures pleines / heures creuses

En option Tempo (depuis 2018)

Entre aout 2013 et février 2024, le tarif réglementé de vente de l’électricité option base a augmenté de 87,06 %. Une hausse colossale, alors que l’inflation s’établit à environ 20 % sur le même intervalle. Si les prix se sont envolés dès 2022, c’est d’abord en raison de l’explosion des prix de l’électricité sur les marchés de gros européens, notamment liés au conflit en Ukraine. Les marchés se sont toutefois apaisés mi-2023, sans faire baisser les prix en France. Au 1ᵉʳ février 2024, la nouvelle hausse (la troisième aussi brutale depuis 2022) s’explique par le rétablissement d’une taxe sur la consommation finale d’électricité, temporairement réduite dans le cadre du bouclier tarifaire.

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