Enel, le géant italien de l’énergie, planche sur une solution pour allonger les pales des éoliennes sans les démonter. Cette idée est-elle complètement loufoque… ou géniale ?

La production d’électricité d’une éolienne est proportionnelle à la longueur des pales. Logique : si elles sont plus longues, la surface qu’elles balayent capte une plus grande quantité de vent et donc d’énergie.

Mais chaque modèle de turbine est conçu pour résister à la force maximale que peut exercer le vent sur le rotor. Augmenter la longueur des pales d’un modèle n’a donc à priori pas de sens : il faudrait brider la puissance de la machine pour éviter les surcharges et les dégâts que celles-ci pourraient occasionner. L’opération ne servirait donc à rien.

À lire aussi Cette éolienne offshore résiste à des vents de 282 km/h

Appel à projets

Mais dans certains cas, la puissance maximale qu’une turbine peut générer en fonction des vents et des caractéristiques propres au site où elle est installée, est inférieure à celle que le modèle est capable de développer, explique Enel dans un appel à projets publié sur son site.

Pour augmenter la production électrique d’une éolienne en service, il serait alors utile d’effectuer un « re-blading », c’est-à-dire de remplacer les pales existantes par des plus longues. Mais cette opération est très coûteuse puisqu’elle nécessite de fabriquer de nouvelles pales, de les transporter sur le site, d’amener et mettre en œuvre une énorme grue pour effectuer le remplacement, mais aussi de recycler les anciennes pales de façon « durable ».

À lire aussi Le repowering éolien

Extensions de pale

C’est la raison pour laquelle l’énergéticien « analyse depuis quelques années, différentes options pour réaliser des extensions de pales », explique-t-il.

Mais il n’a apparemment pas encore trouvé une solution satisfaisante puisqu’il lance un « challenge ». Son objectif est de trouver un partenaire qui peut lui proposer une solution consistant à « attacher un morceau supplémentaire au bout des pales existantes, sans les démonter, ou tout autre procédé permettant d’augmenter le diamètre du rotor et donc la production d’énergie ».

Enel précise aussi les critères à respecter :
– la longueur de l’extension doit être supérieure à un mètre ;
– la solution doit être applicable à des turbines d’une puissance supérieure à 600 kW ;
– le coût de l’opération doit être inférieur à 200.000 € par machine ;
– sa durée doit être inférieure à une semaine ;
– le procédé doit être agréé par un organisme de certification ;
– et il doit avoir été breveté.

Pour être le lauréat du défi lancé par Enel, il ne vous reste donc plus qu’à aiguiser votre imagination et booster votre inventivité !

À lire aussi Le démantèlement et le recyclage des éoliennes À lire aussi L’éolienne sans pale ne convainc pas