Lancé par une figure écologiste canadienne, le « traité sur la non-prolifération des combustibles fossiles » interpelle les dirigeants sur l’urgence climatique et sanitaire. Si elle n’a aucune valeur légale ni reconnaissance officielle, l’initiative récolte progressivement d’importants soutiens. Les villes de Barcelone et Vancouver l’ont rejoint.

Les énergies fossiles, aussi dangereuses que les armes nucléaires ? C’est le cas, si l’on en juge à la solennité du « traité sur la non-prolifération des combustibles fossiles ». Crée par l’activiste canadienne Tzeporah Berman, le texte est un appel aux dirigeants de la planète. Il les enjoint à le ratifier pour « abandonner toute production de combustibles fossiles et trouver des solutions plus sûres et efficaces ». Le pacte définit trois objectifs, inspirés du célèbre traité anti-armes nucléaires.

Éviter une catastrophe irréversible

Le premier vise à « mettre immédiatement fin à l’exploration » de nouveaux gisements et réserves de combustibles fossiles, pour « éviter que le monde s’enlise dans une catastrophe climatique dont les bouleversements seraient irréversibles ». Le second souhaite la liquidation de tous les stocks actuels et l’interdiction de la production, afin de rester sous le seuil des 1,5 °C de réchauffement prévus par l’accord de Paris. Il prévoit également de supprimer les subventions publiques aux énergies fossiles, limiter l’extraction et démanteler « les infrastructures inutiles » au profit des alternatives plus vertes.

Le dernier appelle à une « transition pacifique ». Selon le traité, la révolution énergétique doit se réaliser collectivement, avec un « soutien fort aux travailleurs et travailleuses, aux collectivités et à l’ensemble des pays impactés ». Une coopération internationale comme unique solution, face à l’enjeu planétaire du dérèglement climatique et des risques sanitaires liés aux combustibles fossiles.

À lire aussi Publicité pour les énergies fossiles : le ciel s’assombrit

New York et Los Angeles bientôt engagés ?

Assez évasif, le traité est surtout symbolique. Il n’a d’ailleurs aucune valeur légale et n’engage que l’honneur de ses signataires. Un aspect qui pourrait évoluer au fil du temps grâce à l’engagement de grandes métropoles. Après avoir été ratifié par 200 organisations, fondations et associations, le pacte a été signé par une première collectivité. La ville de Vancouver au Canada l’a rejoint en octobre 2020, rapidement suivie par Barcelone puis par le district d’Amber Valley au Royaume-Uni. Selon le site du traité, les mégapoles de New York et de Los Angeles envisageraient de s’engager. De façon plus anecdotique, les particuliers peuvent aussi manifester leur soutien en signant via le site internet de l’initiative.

À lire aussi Nous avons dix ans pour sortir du pétrole