Selon des scientifiques de l’Indian Institut of Science, réaliser la structure d’une maison en panneaux solaires usagés amoindrirait l’impact environnemental de la construction tout en évitant le coûteux recyclage des panneaux. Un constat difficile à vérifier dans le contexte français.

Les panneaux photovoltaïques, plus légers que des matériaux de construction traditionnels comme la brique, permettraient d’obtenir des structures plus légères et nécessiteraient donc des fondations moins importantes. D’autre part, ces panneaux photovoltaïques dits « de réemploi » peuvent toujours produire de l’électricité. Ils pourraient alors participer à la production d’électricité du bâtiment en question.

Pour obtenir ce résultat, les équipes de l’Indian Institute of Science ont comparé 3 constructions de 3 mètres de côté par 3 mètres de hauteur. La première a été fabriquée grâce à des matériaux traditionnels, la seconde a également été fabriquée grâce à des matériaux traditionnels, mais a également été équipée de panneaux solaires. La troisième a été fabriquée en grande partie avec des panneaux photovoltaïques de réemploi. L’étude a ainsi montré que le bâtiment intégrant des panneaux solaires dans son bâti avec une énergie grise nette inférieure aux deux autres. En d’autres termes, son impact environnemental est inférieur.

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Une fausse bonne idée ?

Si l’étude apporte un regard intéressant sur le sort des panneaux photovoltaïques en fin de vie, ses conclusions paraissent difficilement applicables, en tout cas dans le contexte français. En premier lieu, intégrer les différences de résistance mécanique de tous les panneaux solaires du marché dans le dimensionnement de la structure d’un ouvrage paraît extrêmement compliquée. De plus, si les panneaux solaires ont pour eux la légèreté, ils ont aussi une isolation thermique et une inertie quasiment nulle. Néanmoins, par extension de cette étude, il serait intéressant d’envisager ces panneaux solaires de recyclage en lieu et place d’un bardage en bois ou en acier.

D’autre part, la solution proposée, qui consiste à utiliser ces panneaux solaires comme matériau de construction, ne fait que décaler le problème, car ces panneaux devront dans tous les cas être recyclés et valorisés lors de la fin de vie de la construction. D’ailleurs, il y a de grandes chances qu’une structure faite de panneaux photovoltaïques ne vieillisse pas aussi bien qu’une structure en béton ou même une ossature en bois.

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Pour finir, en France, le recyclage des panneaux solaires n’est pas un réel problème. Selon SOREN, l’éco-organisme dédié à la collecte et au traitement des panneaux photovoltaïques en fin de vie, près de 84 % des panneaux solaires usagés sont recyclés par des entreprises telles que Return of Silicon. Enfin, si le marché des panneaux solaires de seconde vie est encore naissant, la hausse du prix de l’électricité combinée à une prise de conscience de plus en plus importante des enjeux de la transition énergétique pourraient contribuer à accélérer le développement de cette filière.