L’éolien et le solaire sont des énergies renouvelables variables. Elles produisent de l’électricité au gré des éléments, indépendamment des besoins des consommateurs. Qu’importe, en Inde, les opérateurs devront se débrouiller pour qu’elles fournissent de l’électricité en permanence. Comment peuvent-ils s’y prendre ?

Le gouvernement indien veut de l’électricité d’origine renouvelable, mais pas ses inconvénients. Ainsi, pour s’affranchir de la variabilité de l’éolien et du solaire, il vient de lancer un appel d’offres particulièrement contraignant. À travers la Solar Energy Corporation of India (SECI), une société d’État chargée de guider le développement des énergies « vertes », il impose aux candidats de produire de l’électricité 100 % renouvelable sans interruption.

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Stocker ou hybrider ?

Selon l’appel d’offres, qui porte sur 2,25 GW de nouveaux projets, les opérateurs devront user de tous les moyens disponibles pour rendre leurs parcs éoliens et fermes solaires entièrement pilotables. Pour cela, ils pourront exploiter des systèmes de stockage : batteries, STEP et CAES (air comprimé en cavité souterraine), entre autres.

Pour assurer une production plus constante, ils pourront également « hybrider » les moyens de production. Cette technique consiste par exemple à associer un parc solaire à un parc éolien et/ou à une centrale hydroélectrique ou biomasse. Dans le cadre de cet appel d’offres, les systèmes de stockage et les différents parcs pourront être situés à différents endroits.

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Un modèle à exporter en Europe ?

Pour être éligible, chaque candidat doit proposer un projet d’une puissance minimale de 250 MW. S’il est retenu, il bénéficiera d’un tarif de vente de l’électricité garanti pendant 25 ans.

L’initiative du gouvernement indien peut paraître surprenante depuis l’Europe, où la réalisation de fermes solaires et éoliennes n’est jamais conditionnée à la présence de systèmes de stockage. Ce genre d’appel d’offres est peut-être un moyen efficace d’intensifier le développement du stockage d’électricité sur le Vieux-continent, où il fait cruellement défaut.

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