Pour soutenir notre lutte contre le changement climatique, de plus en plus de projets de capture de dioxyde de carbone sont mis en œuvre. Mais pour capturer le CO2 de l’atmosphère, en particulier, il faut de l’énergie. Une énergie forcément bas-carbone. Comme l’énergie nucléaire ?

Dans son dernier rapport, le GIEC est formel : nous ne sommes désormais plus en position de pouvoir limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, sauf à recourir à des solutions de capture du CO2. Il en existe déjà. Et les scientifiques continuent d’en développer d’autres. De plus en plus innovantes et efficaces, pour capturer le CO2 dans les fumées des usines notamment. Surtout de celles pour lesquelles la décarbonation est compliquée.

Capturer le CO2 directement dans l’atmosphère, c’est encore une autre histoire. Parce que les concentrations ne sont pas les mêmes. Mais des projets se développent également. Au-delà de la faisabilité technique, la question qui se pose, c’est celle de la viabilité économique. Il en coûte aujourd’hui jusqu’à 10 fois plus cher de capturer du CO2 directement dans l’atmosphère qu’en sortie de cheminée.

L’autre problème, c’est que ces technologies sont consommatrices d’énergie. Et pour bien faire, elles devront donc être alimentées par des énergies bas-carbone. En Islande, une usine de captage de CO2 a ouvert ses portes en septembre 2021. Reliée à une centrale géothermique. Le département américain de l’énergie (DOE), de son côté, étudie l’idée d’utiliser l’énergie nucléaire pour éliminer le CO2 de l’atmosphère. Il vient d’attribuer son soutien à deux projets.

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Des projets à base de nucléaire pour éliminer le CO2

Le premier est porté par GE Vernova, la division énergie du géant américain General Electric. L’idée : étudier la faisabilité d’un centre de capture de CO2 dans l’atmosphère du côté de Houston, au Texas. Un centre qui serait alimenté par les énergies renouvelables disponibles, mais aussi par un petit réacteur nucléaire modulaire, le BWRX-300 de GE Hitachi. L’ambition est de réussir à éliminer jusqu’à un million de tonnes de CO2 par an. C’est colossal. Pour comparaison, l’usine islandaise évoquée plus haut, et qui était alors la plus grande au monde, visait le captage de seulement 4 000 tonnes de CO2 par an. Pour atteindre l’objectif ambitieux de déployer une solution commercialement viable d’ici la fin de la décennie, 3,3 millions de dollars ont été mis sur la table.

L’autre projet soutenu par le DOE, c’est celui développé par l’université Northwestern. Un projet visant le Midwest, la seconde région la plus émettrice de CO2 des États-Unis. Les chercheurs vont y tester la faisabilité du déploiement de nouvelles technologies de capture de CO2. Toutes alimentées par l’énergie nucléaire, une énergie qu’ils ont choisie pour son côté « fiable et à faible teneur en carbone ». Ce sont cette fois 3,9 millions de dollars qui seront investis.

L’ambition du DOE est de lancer, le plus rapidement possible, un réseau national de sites de capture de CO2 dans l’atmosphère pour venir en soutien des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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