Le 14 mars dernier, 18% de la consommation totale d’électricité a été couverte par la production éolienne.

Selon RTE, qui assure le monitoring de la production d’électricité en France en temps réel, un nouveau record éolien a été battu ce jeudi 14 mars à 14H30.

Avec une puissance fournie de 12,3 GW, les éoliennes ont couvert ponctuellement 18% de la demande nationale en électricité, faisant ainsi de l’éolien la deuxième source de courant après le nucléaire.

Grâce à des vents forts, les 8000 éoliennes françaises, qui totalisent aujourd’hui 15 108 MW, ont tourné avec un taux de charge de 82%, alors que la moyenne annuelle se situe en 2016 autour de 22%.

Le taux de charge est le rapport entre le nombre d’heures de fonctionnement à puissance nominale, et le nombre d’heures dans une année (8760 heures). Une éolienne de 2,5 MW qui fournit 5000 MWh/an, a un coefficient de charge de 5000/2,5 = 2000 ‘heures pleines’. Son taux de charge sera donc de 2000/8760 = 22,8%.

Des records appelés à se répéter

Les objectifs en matière d’énergies renouvelables ont été établis par la LTECV (Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte), votée en 2015.

Cette loi fixe, pour l’éolien terrestre, la puissance installée à atteindre à 24,6 GW avant fin 2023, et à 35 GW à l’horizon 2028, ce qui correspond à 15 000 éoliennes environ.

Pour l’éolien offshore, la France vise 2,4 GW de puissance à fin 2023 et entre 4,7 et 5,2 GW à fin 2028.

On assistera donc, selon toute logique, à l’accélération du nombre de records de production éolienne en France. Il faudra toutefois encore attendre avant que nos records atteignent les niveaux de certains de nos voisins, champions toutes catégories : alors qu’en France, la production éolienne couvre en moyenne 5,8% de la consommation nationale, au Danemark, les éoliennes couvrent 41% des besoins en électricité ; 28,1% en Irlande, 24,9% au Portugal, 20,4% en Allemagne, et 11% en moyenne en Europe.

Mais ne boudons pas notre plaisir : avec ses 15 GW, la France a déjà réalisé 58% de son objectif 2023 et 40 à 42% de son objectif 2028.

Les retards considérables accusés par l’éolien terrestre et l’éolien en mer – dû aux nombreux recours au Conseil d’Etat (voir notre article sur l’opposition à l’éolien)- permettent de douter de la capacité de la France à atteindre ses objectifs.

Néanmoins, au vu du potentiel important que la France offre, tant pour l’éolien sur terre que l’éolien offshore, les professionnels du secteur restent optimistes, et jugent même les objectifs insuffisamment ambitieux.