Une étape importante a été franchie en faveur du photovoltaïque en France. Le Sénat a adopté l’article 11 du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, qui va contraindre certains parkings extérieurs à s’équiper d’ombrières solaires. La mesure ajoutera 11 GWc de puissance installée à la filière photovoltaïque.

Les voitures qui rôtissent sur les parkings en plein été, c’est bientôt terminé ! Au lieu de cuire l’asphalte et de transformer les véhicules en étuve, les rayons du soleil produiront de l’électricité sur les grands parkings extérieurs. Adopté par le Sénat, l’article 11 du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables va imposer l’installation de centrales photovoltaïques sur les parkings de plus de 80 places.

Son application devrait permettre d’accroître de 11 GWc la puissance installée du photovoltaïque en France. Un niveau considérable, la puissance solaire actuellement déployée en France étant de 13,6 GWc. En considérant un facteur de charge 15 % habituel pour cette filière, cela équivaut à 1,65 GW, soit autant qu’un réacteur nucléaire de type EPR.

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Les parkings exclus de la loi

Toutefois, le texte aurait pu être encore plus ambitieux. En effet, il n’obligera pas à recouvrir la totalité des parkings, mais « au moins » 50 % de leur surface. Par ailleurs, il exclura :

– Les parkings destinés aux poids lourds de + de 7,5 tonnes.
– Les parkings situés à proximité de « sites remarquables », qu’ils soient classés, protégés ou non.
– Les parkings dont les contraintes techniques, sécuritaires, architecturales ou patrimoniales contre-indiquent l’installation d’ombrières photovoltaïques.

Alors que le projet initial devait concerner les parkings de plus de 2 500 m², les sages ont préféré opter pour un seuil basé sur le nombre de places. Davantage de parkings tomberont ainsi sous le coup de la loi, 2 500 m² équivalant à une centaine de places, explique Public Sénat. Ce choix permettrait d’éviter toute ambiguïté sur les dimensions des parkings.

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3 à 5 ans pour se mettre en conformité

La loi, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2023, s’appliquera aussi bien aux parkings existants que futurs. Les parcs déjà construits de 80 à 400 places bénéficieront d’un délai de 5 ans pour se mettre en conformité, tandis que ceux d’une capacité supérieure à 400 places disposeront de 3 ans.

En cas de non-respect, les propriétaires pourront être sanctionnés d’une amende mensuelle de 50 € par place de stationnement. Un parking de 4 500 places, comme on peut en trouver dans les aéroports régionaux ou les grandes zones commerciales, s’allègerait ainsi de 225 000 € chaque mois. Plutôt dissuasif !

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