Plus de la moitié des énergies renouvelables consommées en Europe proviennent de la biomasse. Bois, agrocarburants, biodéchets, biogaz : les ressources sont nombreuses et se développent à grande vitesse. Faciles à extraire, exploiter et stocker, les bioénergies produisent davantage que les barrages hydroélectriques, éoliennes et centrales solaires.

Du particulier qui abandonne sa chaudière au fioul pour un modèle à pellets à l’industriel qui méthanise ses déchets, la biomasse s’impose progressivement dans les mentalités. Un attrait qui se démarque clairement dans les statistiques : 56,6 % de la consommation totale d’énergie renouvelable dans l’Union européenne est issue de la biomasse, selon le dernier rapport de Bioenergy Europe. Elle représente 10 % de la consommation finale d’énergie du continent, une jolie part dérobée aux ressources fossiles.

Une ressource à 96 % locale

Entre 2000 et 2018, l’utilisation des bioénergies y a plus que doublé. On les exploite pour se chauffer (poêles à bois/pellets, chaudières centrales au bois/biogaz), se déplacer (carburants à l’éthanol, biogaz et biodiesel) et produire de l’électricité (centrales au bois/déchets/biogaz).

Une aubaine, d’autant que 96,3 % de la ressource est puisée sur place en Europe. Elle provient majoritairement de l’agriculture pour le bois et les agrocarburants ou de déchets organiques et effluents d’eaux usées pour le biogaz. Ainsi, la production de bioénergies dépasse celle des énergies fossiles comme le charbon, gaz naturel et pétrole sur notre continent.

À lire aussi Cette cité de Marseille se chauffe aux excréments

Plus de 700 000 emplois actifs

La biomasse a brassé un chiffre d’affaires de 57,6 milliards d’euros pour 708 600 emplois en 2018. Elle fournit une grande quantité de travail, car la production d’un kilowattheure d’énergie biosourcée nécessite 3 à 4 fois plus de personnel qu’un kilowattheure fossile. Au-delà des avantages économiques, l’utilisation de la biomasse évite le rejet de 310 MteqCO2 chaque année rien qu’en Europe. Un volume qui correspond à près de 2,5 fois les émissions du transport routier en France (128 MteqCO2 en 2019).

À lire aussi Innovation prometteuse, le Black Pellet remplacera l’uranium à Fessenheim

Une énergie à développer avec intelligence

Les bioénergies ont ainsi une grande responsabilité dans l’objectif de réduction des émissions de CO2. Plus faciles à stocker que l’éolien, l’hydraulique ou le solaire, elles permettent une meilleure flexibilité des énergies renouvelables. Il faudra toutefois veiller à ne pas exercer une pression trop intense sur les cultures, gérer intelligemment les ressources et éviter de rejeter davantage de CO2 que la quantité pouvant être absorbée par  les organismes vivants. Une gestion raisonnée indispensable pour obtenir les effets recherchés.

À lire aussi Succès planétaire pour les digesteurs domestiques conçus par HomeBiogas
Tas de bois

Le bois est la bioénergie la plus utilisée