Consommer le courant de ses propres panneaux solaires nécessite un important investissement et génère des pertes. Mais à plusieurs, cela peut devenir bien plus intéressant. La métropole de Nantes, la ville d’Orvault et le Syndicat départemental d’énergie de Loire-Atlantique (Sydela) se sont associés pour tester ce concept d’autoconsommation collective.

L’ombrière au cœur du projet-pilote d’autoconsommation collective n’est pas très vaste. Composée de 272 panneaux photovoltaïques bifaciaux, elle recouvre les 470 m² du petit parking du Syndicat départemental d’énergie de Loire-Atlantique (Sydela). L’initiative a germé de cette collectivité, qui s’est associée à ses voisins installés dans le parc d’activité du Bois-Cesbron en banlieue nantaise : la métropole de Nantes et la ville d’Orvault.

L’objectif est de tester à petite échelle le principe d’autoconsommation mutualisée, d’évaluer ses contraintes et intérêts. La mini-centrale solaire devrait produire 106 MWh chaque année et couvrira 40 % des besoins du siège du Sydela, qui possède une flotte de 12 véhicules électriques.

Pour gérer la répartition du courant, un compteur intelligent fourni par Enedis détermine la consommation et les besoins de chaque bâtiment et distribue les électrons en conséquence. L’enregistrement des données permettra d’analyser en détail tous les flux et, à terme, de piloter les bornes de recharge afin que les véhicules fassent le plein lorsque l’énergie est excédentaire.

Le Sydela prévoit d’utiliser 55 % de la production et d’en céder 37 % à ses voisins : un centre culturel de la ville d’Orvault et une aire de gens du voyage géré par la métropole de Nantes. L’électricité leur est facturée 0,06 €/kWh HT, un tarif identique à celui de leurs fournisseurs classiques et qui restera bridé pendant 25 ans. Le syndicat accepte de vendre à perte, le coût réel de son courant est en effet estimé à 0,09 €/kWh HT. L’énergie non-consommée, qui correspond aux 8 % de production restante sera bradée à Enercoop, à seulement 0,04 €/kWh HT.

« Notre installation ne devient rentable que grâce aux économies générées pour notre bâtiment » explique le chargé de projet. En l’absence de système de stockage, il est donc impératif de gérer finement l’équilibre entre production et consommation. L’arrivée, à terme, du pilotage de la recharge des véhicules électriques devrait permettre plus de souplesse. Le Sydela prévoit un retour sur investissement de 21 ans pour ce projet dont la durée de vie est estimée à environ 40 ans. L’expérience a nécessité une enveloppe de 226.700 € HT, financés par la Région Pays de la Loire à hauteur de 50.000 €. Elle pourrait s’adapter et s’étendre davantage si d’autres occupants du parc d’activité décidaient d’installer leurs propres toits et ombrières solaires.

À lire aussi Photovoltaïque : le module bifacial promet une production accrue de 25%

 

Inauguration du projet d’autoconsommation collective à Orvault