Isoler permet bien sûr d’économiser de l’énergie, et de limiter l’émission de gaz à effet de serre. Mais cela se fait par l’ajout de matériaux isolants, qu’il a bien fallu fabriquer avant leur installation. Et cette fabrication consomme elle-même de l’énergie, potentiellement carbonée. C’est tout l’enjeu des notions d’énergie grise et d’empreinte carbone, et Rockwool l’a bien compris. La société va ainsi massivement investir pour décarboner sa production.
La laine de roche est un excellent isolant thermique, toutefois sa fabrication exige des températures élevées. En effet, il est nécessaire de provoquer la fusion des matières premières rocheuses de façon à pouvoir former les fibres qui constitueront le matériau. Pour atteindre ces températures élevées, du coke, un dérivé du charbon, est souvent utilisé. Or le coke est un matériau carboné.
Cet aspect du procédé de fabrication n’est pas problématique en soi, car l’isolant permettrait d’économiser ensuite cent fois l’énergie qui a été utilisée pour sa production, selon Rockwool, rentabilisant ainsi son empreinte carbone. Toutefois, Rockwool tient à réduire de 60 % son empreinte carbone. Et pour ce faire, la société a prévu de convertir deux lignes de fabrication à la technologie de fusion électrique, dans son usine de Saint-Éloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), entre Clermont-Ferrand et Montluçon. Le site, qui produit 200 000 tonnes d’isolant chaque année, devrait ainsi pouvoir se sevrer du coke.
La conversion vers le procédé électrique représente un investissement conséquent : ce seront ainsi pas moins de 100 millions d’euros qui seront investis sur son unique site français. Le projet de conversion devrait aboutir en 2027.
Rockwool confirme ainsi son ancrage local, dont l’ambition a impliqué une modification d’ampleur du réseau électrique. En effet, les systèmes de fusion électriques impliquent un important besoin en électricité : chaque four électrique dispose d’une puissance de 3 000 kW. Pour rendre le projet possible, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a ainsi mis en service une ligne souterraine spécifique en 225 000 V, longue de 20 km.
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