AccueilNucléaireElle achète un meuble rempli d'objets radioactifs sur Leboncoin, les décontamineurs débarquent

Elle achète un meuble rempli d'objets radioactifs sur Leboncoin, les décontamineurs débarquent

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 22 juillet 2025
Image modifiée par IA.

Rassurez-vous : on ne parle pas d’une vanne souvenir de Superphénix, ou d’un morceau de la cuve du réacteur de Brennilis. Néanmoins, la découverte de cet acheteur aura tout de même nécessité l’intervention de l’Andra. 

Cela devait être une affaire comme une autre, pour cette habitante de Tours, qui venait d’acquérir un meuble d’occasion sur la plateforme Leboncoin. Mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant ce qui se cachait à l’intérieur de celui-ci.

En ouvrant l’un des tiroirs du meuble, elle a d’abord aperçu un trèfle radioactif au beau milieu de différents objets, avant de lire distinctement une étiquette « Danger de mort ». Le meuble, appartenant à un ancien horloger, comprenait plusieurs réveils luminescents des années 1940, ainsi que des fioles suspectes. Suite à cette découverte, l’acheteuse a décidé d’appeler les secours. Ce sont les sapeurs-pompiers de la cellule mobile d’intervention radiologique (Cmir) de Chinon qui se sont rendus sur place pour faire un état des lieux de la situation.

Heureusement, selon l’équipe d’intervention, la quantité de matière radioactive était trop faible pour poser un problème à l’acheteuse ou au voisinage. Néanmoins, la situation aura toutefois nécessité le déploiement du plan ORSEC, qui consiste à mobiliser et coordonner les acteurs de la sécurité civile dans des cas particuliers. Par précaution, la maison a également été évacuée et interdite d’accès, le temps qu’une équipe de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) vienne sur place et prenne en charge les objets contaminés.

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La radioactivité dans l’horlogerie

Pendant plusieurs dizaines d’années, des isotopes radioactifs ont été utilisés dans le domaine de l’horlogerie pour permettre la lecture des cadrans dans le noir. C’est d’abord le radium-226 qui a été utilisé, des années 1910 au début des années 1960. Il servait alors à peindre les aiguilles et les index. De couleur marron de jour, il dégageait une lueur verdâtre dans le noir, sans nécessiter d’être rechargé. Néanmoins, la découverte de ses nombreux effets sanitaires a conduit à son interdiction.

Il a d’abord été remplacé par le tritium, dont le rayonnement radioactif est beaucoup plus faible, mais permet tout de même une lisibilité nocturne. Sa luminosité baissait fortement au bout de 12 ans, du fait de sa courte demi-vie. Les montres équipées de tritium possèdent un « T », souvent entouré, sur leur cadran. Du fait de sa durée de vie relativement courte, le tritium a tendance à se patiner avec le temps, et arborer une teinte « crème » très prisée des collectionneurs. Depuis les années 1990, les émetteurs radioactifs ne sont plus utilisés. On utilise plutôt de l’aluminate de strontium, appelé LumiNova ou Super-LumiNova, qui permet de stocker la lumière puis la restituer sans émission ionisante.

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